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L’adoption de la nouvelle loi hongroise, interdisant la Marche des fiertés, avait été précédée par plusieurs décisions politiques du Premier ministre nationaliste Viktor Orban allant dans le même sens : Budapest avait ainsi interdit en 2020 l’inscription du changement de sexe à l’état civil et la reconnaissance juridique de l’identité de genre des personnes transgenres. De plus, une loi de 2021, contestée par la Commission et plusieurs pays européens, interdit d’évoquer auprès des mineurs «le changement de sexe et l’homosexualité». Tour d’horizon des reculs des droits des personnes LGBT + dans le monde ces dernières années :
Peu après son investiture, le président américain Donald Trump, décidé à combattre ce qu’il nomme le «délire transgenre», a signé le 28 janvier un décret pour interdire «l’extrémisme de genre» dans l’armée. «Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre», a-t-il affirmé. Un mois plus tard, le Pentagone a confirmé qu’il expulserait de l’armée les personnes transgenres, à moins d’une dérogation spéciale.
Le président américain a également signé un décret pour empêcher les athlètes transgenres de participer à des épreuves sportives féminines et un autre pour restreindre les procédures de transition de genre pour les moins de 19 ans. Ces trois décrets ont été contestés devant la justice. Dans son discours d’investiture, Donald Trump avait affirmé que les Etats-Unis ne reconnaîtraient plus que «deux sexes, masculin et féminin» définis à la naissance, ce qui supprimerait le genre «X», pour les personnes se reconnaissant comme non binaires.
Le gouvernement slovaque du Premier ministre nationaliste Robert Fico a publié une proposition d’amendement à la Constitution pour restreindre les droits des couples de même sexe, durcir les conditions d’un changement de genre et faire primer le droit national sur le droit européen. «Le sexe ne peut être modifié que pour des raisons sérieuses, selon des modalités qui seront fixées par la loi», selon ce projet dévoilé fin janvier qui réserverait l’adoption aux couples hétérosexuels mariés.
Une loi restreignant les droits des personnes LGBT + en Géorgie a été promulguée en octobre 2024. Elle interdit les réassignations de genre ainsi que l’adoption par des personnes homosexuelles et transgenres.
La Russie a adopté en juillet 2023 une loi «qui établit une interdiction totale des interventions médicales visant au changement de sexe et de l’enregistrement à l’état civil des changements de sexe sans intervention médicale». En outre, les autorités russes ont accéléré la promotion d’une politique de préservation des «valeurs traditionnelles», interdisant en 2024 l’adoption d’enfants russes par des pays autorisant la transition de genre, la promotion de la vie sans enfant et plaçant le «mouvement international LGBT» sur sa liste des «terroristes et extrémistes». Dans ce pays, l’homosexualité est dépénalisée depuis 1993. Mais depuis 2013, une loi punit sa promotion auprès des mineurs et depuis 2022, toute forme de «propagande» LGBT + est interdite.
Une loi anti-LGBT +, entrée en vigueur en Irak en juin 2024, criminalise le «changement de sexe biologique fondé sur le désir et l’inclination personnels» et punit les personnes qui suivent un traitement ou une chirurgie de réassignation de genre, ainsi que les médecins, d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison.
En Afrique, l’homosexualité est interdite et réprimée dans une majorité de pays. Récemment, plusieurs pays ont pris des dispositions pour restreindre encore les droits des personnes LGBT +. Au Ghana, une loi prévoyant jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour des relations homosexuelles et, entre trois et cinq ans, pour la «promotion, le parrainage ou le soutien intentionnel d’activités LGBT +», a été adoptée en février 2024 et a reçu le feu vert de la Cour suprême en décembre.
Le Burkina Faso a adopté en juillet 2024 en conseil des ministres un projet de loi visant à interdire l’homosexualité tandis qu’au Mali, le Conseil national de la transition (organe législatif) a adopté en novembre une loi pénalisant la pratique et promotion de l’homosexualité.
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