Ports africains : Vincent Bolloré visé par une plainte pour recel et blanchiment

Ports africains : Vincent Bolloré visé par une plainte pour recel et blanchiment

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Balance ton port. Un collectif panafricain a déposé plainte en France contre le groupe Bolloré, l’homme d’affaires Vincent Bolloré et son fils Cyrille pour recel et blanchiment d’actifs dans le cadre de plusieurs concessions portuaires gérées par l’entreprise jusqu’à la cession de ses activités africaines en 2022, a appris l’AFP mercredi.

De façon inédite, une dizaine d’associations basées au Togo, en Guinée, au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Cameroun, rassemblées au sein du collectif «Restitution pour l’Afrique (RAF)», ont documenté sur le terrain, dans ces cinq pays, la manière dont le groupe Bolloré a obtenu puis géré des concessions portuaires majeures ces vingt dernières années.

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Le recel présumé concerne les activités du groupe au Cameroun, Ghana et Côte d’Ivoire, selon la plainte déposée devant le parquet financier à Paris et consultée par l’AFP. S’ajoutent le Togo et la Guinée pour le chef présumé de blanchiment.

Dans le cas des ports de Lomé (Togo) et Conakry (Guinée), la justice française, déjà saisie depuis 2013, soupçonnait le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour aider frauduleusement les campagnes présidentielles 2010 de Faure Gnassingbé et Alpha Condé, au bénéfice d’une filiale phare de l’époque, Bolloré Africa Logistics. Le groupe a négocié un accord en vertu duquel il s’est acquitté d’une amende de 12 millions d’euros contre l’abandon des poursuites. En revanche, le parquet financier a requis en 2024 un procès pour corruption et complicité d’abus de confiance contre Vincent Bolloré.

Concernant les ports de Douala et Kribi (Cameroun), Tema (Ghana) et Abidjan (Côte d’Ivoire), la nouvelle plainte vise des faits présumés de «recel» de favoritisme, de trafic d’influence ou encore de prise illégale d’intérêt, des infractions commises par des responsables politiques ou administratifs locaux, mais grâce auxquelles le groupe aurait sciemment obtenu des concessions de terminaux à conteneurs.

L’autre volet de la plainte porte sur le supposé «blanchiment» des profits issus des concessions obtenues de manière présumée frauduleuse dans les cinq pays précités. Regroupées au sein de Bolloré Africa Logistics, ces concessions constituent selon les plaignants «une part substantielle de la valeur d’entreprise de cette filiale, laquelle a été cédée en 2022 pour un montant de 5,7 milliards d’euros» à l’armateur italo-suisse MSC.

«Cette plainte se focalise sur les corrupteurs, c’est-à-dire ceux par lesquels, en fait, l’argent est injecté dans des territoires dans lesquels, après, il est blanchi», alors que les affaires dites de «Biens mal acquis» ont jusque-là essentiellement ciblé des dirigeants africains s’étant enrichis personnellement, affirme à l’AFP l’avocat parisien Antoine Vey. L’objectif ? «Cibler l’argent sale qui a été perçu par le corrupteur et le restituer aux peuples africains qui ont été lésés», selon Jean-Jacques Lumumba, à la tête du collectif RAF.

Libération

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