Jacqueline Manicom, «la Révoltée» trop oubliée

Jacqueline Manicom, «la Révoltée» trop oubliée

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Etre féministe n’a jamais favorisé la postérité. L’oubli dans lequel est tombée Jacqueline Manicom, jusque dans sa Guadeloupe natale, où, sage-femme, elle a pourtant fondé le premier centre dans les territoires d’outre-mer du Planning familial, le confirme. Il aura fallu attendre près d’un demi-siècle, après son suicide en 1976, à 41 ans, pour que soient reconnus son rôle dans la seconde vague féministe, son engagement dans l’association Choisir, fondée, entre autres, par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, dont elle devint proche. Grâce à cette biographie, aussi documentée que passionnante, son action trouve sa légitime place dans l’historiographie féministe.

Le beau et sensible récit de Hélène Frouard ne se focalise pas que sur ces années militantes. Celles-ci s’enracinent dans le parcours d’une vie continuellement semée d’embûches en raison de la couleur de la peau. En témoignent le journal intime de la disparue et ses romans, largement autobiographiques (Mon examen blanc, 1972 – la Graine, 1974) qui ambitionnent de dénoncer le racisme postcolonial. En sont l’illustration les inégalités économiques et politiques entre la Guadeloupe et la métropole, et, sur l’île, entre blancs, créoles, békés – cette arist

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