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Le portrait
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Pionnier des études de genre en France et américaniste, le sociologue est souvent pointé comme l’inspirateur d’un prétendu «wokisme».
Il nous raccompagne à la porte de l’université Paris-VIII. Poignée de main : «Désolé si je suis un emmerdeur.» Quatre heures de déambulations dans la fac coincée au bout de la ligne 13 en Seine-Saint-Denis auront eu raison de notre ciboulot. Lui aurait pu parler quatre heures de plus. On le revoit, chemise rouge vif sur grand corps, disparaître dans un dédale de passerelles et de couloirs infinis, décorum aux allures d’usine désaffectée tapissée de collages en soutien à Gisèle Pelicot et de slogans pro-Palestine.
Avec «Tolbiac la rouge», le campus du 93, fondé à Vincennes dans la foulée de 68, est l’autre fief estudiantin marqué à gauche, accusé ces dernières années de propager ce fichu «virus woke» venu d’Amérique. Tant de choses ont été dites sur ce concept cosmique dénonçant le militantisme progressiste comme la dernière des «épidémies». Parce qu’il est professeur de sociologie ici même, chercheur en études de genre, pionnier de l’intersectionnalité en France, et de surcroît américaniste, Eric Fassin, 65 ans mais qui en fait quinze de moins, a tout du «patient zéro».
Et si la chasse aux «wokes» s’est calmée, Paris-VIII reste «dans le collimateur», relève l’universitaire qui publie un livre où il estime que le «chantage à l’antisémitisme» a remplacé le «procès en wokisme»,
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