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Micro-cheating
Dans un article paru jeudi, le «Wall Street Journal» assure que les deux hommes seraient régulièrement en contact depuis 2022. Des révélations niées par le Kremlin.
Le maître de X et celui du Kremlin s’échangent-ils des DM ? Dans un article paru jeudi 24 octobre, le Wall Street Journal révèle que le PDG de Tesla et le président russe seraient en contact secret et régulier depuis fin 2022. Papotages personnels, géopolitiques, discussions commerciales… Auprès du journal américain, des responsables occidentaux et russes assurent que les deux hommes balaient toute une panoplie de sujets. Le président russe aurait notamment, selon deux sources du WSJ, demandé à Elon Musk de ne pas activer au-dessus de Taiwan son service Starlink, qui donne accès à internet via le satellite. Une «faveur» accordée au dirigeant chinois Xi Jinping.
Des informations que le Kremlin dément vigoureusement ce vendredi 25 octobre en assurant que les deux hommes n’auraient échangé qu’une seule fois par téléphone depuis cette date. «Tout cela est faux, c’est une information absolument fausse publiée dans le journal», a assuré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Vladimir Poutine et Elon Musk ont eu «un contact avant 2022», a-t-il ajouté. «Il s’agissait d’une conversation téléphonique de durée moyenne. Ce fut l’unique contact», a insisté Peskov. D’après lui, l’échange aurait surtout porté sur les nouvelles technologies. Et l’article du Wall Street Journal ne serait qu’un pavé lancé dans la «bataille électorale» en cours aux Etats-Unis pour la présidentielle prévue le 5 novembre.
Depuis cet été, Elon Musk est devenu un acteur clé de l’élection en affichant clairement – et sans limite – son soutien à Donald Trump. L’homme d’affaires sud-africain a injecté au moins 75 millions de dollars dans sa propre organisation politique de soutien au républicain. D’après le Wall Street Journal, le dialogue de l’homme le plus riche du monde et du président russe pourrait signaler le renforcement d’une volonté de Donald Trump : celle de parvenir à un accord sur certains dossiers avec la Russie. Tel que celui de la guerre en Ukraine. Plus tôt en octobre, le Kremlin avait d’ailleurs déjà démenti des informations émanant d’un journaliste américain selon lesquelles Vladimir Poutine et Donald Trump s’étaient parlé sept fois depuis son départ de la Maison Blanche en 2021.
Top secret
De son côté, Elon Musk avait commencé par afficher un soutien implacable à Kyiv après l’invasion russe en 2022. Entre drapeaux ukrainiens publiés sur son compte X et provocation en duel adressée à Vladimir Poutine. De façon plus matérielle, il avait fourni le pays en terminaux Starlink lui permettant d’accéder gratuitement à Internet dans les zones dévastées. Et puis, comme souvent, il avait retourné sa veste. Notamment en restreignant l’utilisation de sa technologie dans le cadre d’actions offensives de l’Ukraine.
Outre-Atlantique, les éventuels contacts réguliers du propriétaire de X avec le Kremlin inquiètent. L’homme le plus riche du monde entretient des liens commerciaux étroits avec l’armée et les agences de renseignement américaines. Autrement dit : du côté des Etats-Unis, Elon Musk dispose d’une visibilité unique sur certains programmes spatiaux sensibles et classifiés. Que le pays n’aimerait pas franchement voir détaillés à Moscou.
Contacté par le Wall Street Journal, Elon Musk n’a pas répondu aux demandes de commentaires. Le PDG a par le passé qualifié d’«absurdes» les critiques de certains selon lesquelles il serait devenu un apologue de Poutine et a déclaré que ses entreprises «ont fait plus pour saper la Russie que n’importe quoi d’autre».
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