En librairies : Frédéric Boyer, Sandrine Roudeix, Eivind Hofstad Evjemo…

Une fillette martyre, une tâche herculéenne, des vaches couvertes de tiques, la vente de journaux à la criée et une pionnière de la pensée féministe.

Récit

Frédéric Boyer, Si petite

Gallimard, 128 pp., 14€ (ebook : 9,99€).

C’est une histoire qui le hantait, «une histoire fantôme», d’enfant martyre, au point de se rendre quelques mois après le drame à Ecommoy, dans la Sarthe, là où tout s’était passé. «Je l’ai peut-être fait par superstition, pour briser l’horreur glacée qui me serrait le cœur.» Comment retracer l’épouvantable destin d’une fillette maltraitée par ses parents et poser la question du mal ? Frédéric Boyer part des lieux, et tout en finesse, jauge et interroge les faits, mais pas en les reconstituant ou en les jugeant. Repoussant le sensationnel, il s’inclut dans cette réflexion qui se délie au fil des pages dans un dialogue intérieur prenant. Cette enfant de 8 ans, elle était si petite, comme disaient les gens. Dès son plus jeune âge elle – et pas ses quatre frères et sœurs – était devenue le souffre-douleur de ses parents, jusqu’à ce qu’ils la frappent à mort le 6 août 2009. Des signalements pour maltraitance avaient précédé, la petite avait couvert ses tortionnaires. «Me servir des mots pour démasquer non le mal lui-même (je crois que cela est, sinon impossible, toujours défaillant) mais démasquer l’imposture de notre situation face au mal.» Ce petit livre pour une si petite a ceci de grand qu’il nous touche tous. F. Rl

Romans

Sandrine Roudeix, le Silence des ogres

Calmann-Lévy, 258 pp., 20,50€ (ebook : 14,99€).

Les ogres ce sont les pères. En particulier le sien, 17 ans à sa naissance et qui est parti ne pouvant assumer l’enfant. A 19 ans, incapable de vivre avec ce manque qui conditionne son rapport aux autres hommes de sa vie,