Un chemin vers la mémoire. Les 56 membres du Commonwealth, qui réunit principalement le Royaume-Uni et d’ex-colonies, ont convenu ce samedi 26 octobre d’enfin discuter de l’héritage du commerce triangulaire. Ce qui ouvre la voie à des réparations de l’esclavage.
A l’issue d’un sommet houleux qui s’est achevé ce samedi aux Samoa, les pays du Commonwealth ont pris acte des appels à une «justice réparatrice» pour l’«odieuse» traite transatlantique et ont convenu que «le temps est venu pour la tenue d’une conversation utile, sincère et respectueuse» sur le sujet, selon un communiqué.
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De nombreuses nations d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique souhaitent que le Royaume-Uni et d’autres puissances européennes versent une compensation financière pour l’esclavage, ou qu’elles fassent au moins amende honorable sur le plan politique.
Vendredi, le Premier ministre des Bahamas, Philip Davis, avait déclaré qu’il était temps que le Commonwealth demande «justice» pour la période brutale de l’esclavage subie par de nombreux pays du groupe. «Notre histoire est profondément entremêlée, ce qui implique la responsabilité de faire face au passé avec honnêteté», a-t-il notamment indiqué.
En quatre siècles, environ 10 à 15 millions d’esclaves ont été amenés de force dans les Amériques depuis l’Afrique, selon les historiens, même si le bilan humain exact reste inconnu.
«Corriger les inégalités qui perdurent»
Le Premier ministre Britannique, Keir Starmer, a jusqu’ici rejeté publiquement les demandes de réparations et ses collaborateurs ont exclu la possibilité de présenter des excuses lors du sommet.
Le Commonwealth était composé à l’origine d’ex-colonies britanniques mais s’est ensuite élargi avec des pays comme le Togo et le Gabon – anciennes colonies françaises. La famille royale britannique, qui a bénéficié de la traite des esclaves pendant des siècles, a été invitée à présenter des excuses. Mais le roi Charles s’est abstenu de le faire vendredi, demandant aux participants au sommet de «rejeter le langage de la division». «Aucun d’entre nous ne peut changer le passé. Mais nous pouvons nous engager, de tout notre cœur, à en tirer les leçons et à trouver des moyens créatifs de corriger les inégalités qui perdurent», a déclaré le monarque.
Joshua Setipa, du Lesotho, l’un des trois candidats en lice pour le poste de secrétaire général du Commonwealth, avait estimé que les réparations pourraient inclure des formes de paiement alternatives, comme le financement de la lutte contre le changement climatique.
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