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Des législatives cruciales pour l’avenir de la Géorgie, divisée entre une opposition pro-européenne et un parti au pouvoir accusé de dérive autoritaire prorusse, se déroulent ce samedi 26 octobre, un scrutin émaillé d’actes de violence qualifiés de «profondément préoccupants» par sa présidente.
Les bureaux de vote ont ouvert vers 8 heures localement (6 heures à Paris) et doivent fermer à 20 heures (18 heures à Paris), avec dans la foulée de premiers sondages et des résultats préliminaires attendus dans la soirée. En milieu d’après-midi, cinq heures avant la fermeture des bureaux de vote, la participation était de 41,62 %, en hausse par rapport à 2016 (34,79 %) et 2020 (36,45 %).
Mais le résultat de ces élections à la proportionnelle pour le renouvellement des 150 sièges du Parlement reste difficilement prévisible. D’autant que le scrutin, surveillé par des observateurs internationaux, est déjà marqué par plusieurs incidents, largement relayés en ligne. La commission électorale a annoncé dans l’après-midi avoir été saisie de 133 réclamations sur des violations du secret du vote, des incidents à l’extérieur de bureaux de vote, des obstacles au travail des observateurs…
Des images semblant montrer un bourrage d’urnes à Sadakhlo, un village de l’est, ont été très partagées par l’opposition. La commission électorale a annulé les bulletins dans ce bureau. L’opposante Tina Bokoutchava a accusé les «voyous» du Rêve géorgien de «s’accrocher au pouvoir» et de «miner le processus électoral», des propos rejetés par ce parti.
Une vidéo sur une bagarre dans un bureau de vote à Tbilissi a poussé la présidente Salomé Zourabichvili à demander au ministre de l’Intérieur d’agir. Dans un message vidéo, elle s’est inquiétée des «incidents violents profondément préoccupants […] dans différents bureaux de vote». L’association des jeunes avocats, qui surveille ces législatives, a fait état de «violations électorales significatives».
De récentes enquêtes d’opinion montrent qu’une alliance inédite de formations d’opposition pourrait vaincre le Rêve géorgien, le parti conservateur du milliardaire Bidzina Ivanichvili. Au pouvoir depuis 2012, il est accusé d’éloigner la Géorgie de l’Union européenne et de l’Otan, à laquelle elle ambitionne également d’adhérer. Parmi le quatuor de partis d’opposition concernés se trouve le Mouvement national uni de l’ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili, l’ennemi juré de Bidzina Ivanichvili.
La Géorgie a été secouée en mai par de grandes manifestations contre une loi sur «l’influence étrangère», inspirée d’une législation russe sur les «agents de l’étranger» utilisée pour écraser la société civile. Bruxelles a gelé dans la foulée le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE et les Etats-Unis ont pris des sanctions contre des responsables géorgiens.
Autre cause de tensions avec les Occidentaux : la récente promulgation d’une loi restreignant fortement les droits des personnes LGBT + en Géorgie, un pays de tradition chrétienne orthodoxe où l’hostilité envers les minorités sexuelles demeure forte.
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