Budget 2025 : écologie, aide au développement, fonction publique… L’exécutif détaille ses 5 derniers milliards d’économies

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Régime sec

Bercy a dévoilé ce dimanche 27 octobre les ultimes arbitrages pour boucler le projet de loi de finances. Tous les ministères sont concernés mais les fonctionnaires, la transition écologique et la lutte contre la pauvreté vont devoir faire (encore plus) d’efforts.

Quand on pense que c’est terminé, il y en a encore. Le gouvernement a détaillé, ce dimanche 27 octobre, où il compte puiser 5 milliards d’euros supplémentaires pour tenir l’engagement affiché de ramener, l’an prochain, le déficit public à 5 % du produit intérieur brut. Cette somme, comprise dans les 60 milliards d’euros d’«effort budgétaire», avait été annoncée par Bercy et Matignon, mais pas encore détaillée.

Comme on s’y attendait, presque toutes les administrations devront se serrer – encore plus – la ceinture en 2025. La moitié de ces 5 milliards d’euros (2,6 milliards) sera tirée directement, annonce Bercy, des «réserves de précaution de tous les ministères et leurs opérateurs». Soit des crédits traditionnellement mis de côté en cas de coup dur. Seules missions épargnées, celles qui bénéficient d’une loi de programmation pluriannuelle, soit la Défense, l’Intérieur, la Justice et l’Enseignement supérieur. Compte tenu des difficultés dans les Antilles, la Nouvelle-Calédonie ou encore Mayotte, le budget des Outre-Mer échappe aussi à ces annulations. «Chaque ministère devra faire des choix, prioriser, lisser ses dépenses, revoir ses interventions et ses investissements», prévient-on au ministère du Budget. Qui sera le plus touché ? «Les crédits mis en réserve vont être annulés de manière proportionnelle à leur réserve de précaution», répond-on.

«Réduire la voilure»

En revanche, certaines politiques publiques seront, elles, directement «ciblées». Bercy chiffre cet «effort» à 1 milliard d’euros. Parmi les missions directement sabrées : l’aide publique au développement (APD), déjà en forte baisse en 2025 (-20 % par rapport à ce qui était prévu cette année) va devoir se passer de 640 millions d’euros. Au moment de la présentation du projet de loi de finances pour l’an prochain, le gouvernement prévoyait ainsi un budget de 5,2 milliards d’euros contre 6,5 milliards en 2024. Ce sera finalement un peu plus de 4,5 milliards destinés, notamment, à la lutte contre la pauvreté et les inégalités, en finançant des programmes tels que le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.

Le gouvernement se défend de taper dans l’aide au développement à chaque fois qu’il a besoin de trouver des économies et avance le chiffre de «1,2 milliard [d’augmentation] par rapport à 2017». «Ce n’est pas le renoncement à une ambition, dit-on à Bercy. Il n’y a pas énormément de politiques publiques qui constatent une [telle] hausse […] il y a un objectif de pouvoir prioriser, de réduire la voilure en 2025 au moment où on demande des efforts à toutes les politiques publiques.» Sauf que c’est la troisième fois, en moins d’un an, que le budget de l’APD est touché après – déjà – une coupe de 740 millions d’euros en février, avant la première baisse annoncée pour 2025. Emmanuel Macron avait pourtant promis en 2017 d’atteindre 0,7 % du revenu national brut dédié à l’aide publique au développement d’ici à 2025. Un objectif désormais très lointain.

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Autre domaine touché par cette baisse «ciblée» de crédits : l’écologie. En «rationalisant», comme on dit avec euphémisme au ministère du Budget, «les dispositifs de soutien au verdissement des véhicules», le gouvernement compte économiser 300 millions d’euros supplémentaires. Avec les 500 millions d’euros déjà rabotés, c’est une coupe de 800 millions dans les aides à l’achat de véhicules électriques. Reste la promesse, selon Bercy, de «compléter par les certificats d’économie d’énergie» – c’est-à-dire avec un financement privé – certains dispositifs voués à disparaître mais non précisés, encore, par le ministère de la Transition écologique. Enfin, la Culture est aussi appelée à faire davantage : 55 millions de «maîtrise de dépenses» pour «l’audiovisuel public» et un «recentrage du Pass culture». Bercy renvoie vers le cabinet de Rachida Dati pour davantage de précisions.

Volcanique

Mais pour arriver à 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires, le gouvernement est contraint d’aller chercher au-delà des simples «missions budgétaires». Bercy a ainsi choisi de mettre à contribution… les bons gestionnaires. Certains opérateurs de l’Etat avec de forts excédents budgétaires comme les agences de l’eau, l’Agence de financement des infrastructures de transport de France et l’Institut national de la propriété industrielle vont voir le ministère du Budget toquer à leur porte pour leur ponctionner une partie de leurs «trésoreries particulièrement abondantes», dit-on à Bercy. Objectif : 300 millions d’euros.

Dernier gisement d’économies, le plus volcanique : la fonction publique. Sans consulter les syndicats, le gouvernement compte garder 1,2 milliard d’euros en passant, dès 2025, à trois jours de carence (au lieu d’un seul actuellement) et en réduisant la rémunération à 90 % (au lieu de 100 %) en cas d’absence des agents publics. Sommes escomptées : 289 millions d’euros pour la première mesure, 900 millions pour la seconde. Les changements seront apportés par amendement à la partie «dépenses» du projet de loi de finances, dont l’examen débute ce lundi en commission des finances à l’Assemblée et est – théoriquement – prévu le 7 novembre en discussion dans l’hémicycle.

Libération

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