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La volonté gouvernementale de durcir les conditions d’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires est «une proposition populiste», a dénoncé, ce mardi 29 octobre, la secrétaire générale de la CGT.
Il faut «arrêter le fonctionnaire bashing». Invitée sur RMC et BFMTV mardi 29 octobre, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, s’est indignée du traitement réservé aux salariés de la fonction publique par le gouvernement. Une mesure annoncée dimanche dernier par Guillaume Kasbarian, le ministre de la Fonction publique, vise à durcir les conditions d’indemnisation des arrêts maladie pour les fonctionnaires. «Cette annonce a été vécue comme une insulte par les plus de cinq millions de fonctionnaires, qu’on fait encore une fois passer pour des privilégiés et pour des gens qui choisiraient d’être en arrêt maladie», a affirmé la dirigeante syndicale.
Cette «proposition populiste ne va pas résoudre le cœur du problème, l’augmentation des arrêts maladie». Ils «augmentent dans la fonction publique en raison de la dégradation considérable des conditions de travail, plus que dans le privé», a plaidé Sophie Binet. «Aujourd’hui, il y a grève dans le secteur de la santé», a-t-elle ainsi noté, évoquant des «soignantes et soignants qui n’en peuvent plus». Il faut donc «arrêter le fonctionnaire bashing», a lancé la cégétiste, rappelant qu’«on était bien contents pendant le Covid d’avoir des fonctionnaires qui [ont fait] tourner le pays».
Réactions
Un ministre qui «déteste les fonctionnaires»
Le ciblage des congés de maladie dans la fonction publique vise à économiser 1,2 milliard d’euros d’après le gouvernement qui veut passer à trois jours de carence, contre un actuellement de telle sorte que l’indemnisation commencerait au quatrième jour. La mesure propose aussi de moins bien rémunérer les arrêts, à hauteur de 90 % de salaire, contre 100 % actuellement. D’après Sophie Binet, cette décision «va défavoriser principalement les femmes, majoritaires dans la fonction publique et très concernées par les arrêts courts, par exemple en cas d’endométriose».
Le gouvernement de son côté met en avant le fait que ses mesures ne feraient qu’aligner la fonction publique sur le privé. Objection de Sophie Binet : les trois jours de carence dans le privé sont «neutralisés [pour] l’écrasante majorité des salariés» par des accords de branche ou d’entreprise. La dirigeante de la CGT a aussi épinglé Guillaume Kasbarian, un ministre de la Fonction publique qui «déteste les fonctionnaires» au vu de ses déclarations et de sa volonté de reprendre la réforme de la fonction publique laissée par son prédécesseur. Face à la politique gouvernementale, Sophie Binet a appelé «les salariés et les retraités à ne pas céder au fatalisme» et à «multiplier les mobilisations».
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