:quality(70):focal(1255x1355:1265x1365)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/S24GPFTHEZBEFD3ZTWVDEVZUZM.jpg)
Trésor à trois temps
Une valse inédite du compositeur polonais a été découverte dans une salle des coffres de la bibliothèque musée Morgan de New York au printemps dernier, rapporte le New York Times dimanche 27 octobre. Le morceau aurait été composé entre 1830 et 1835.
Plus de deux siècles après sa disparition, Frédéric Chopin continue de faire valser. Un inédit à trois temps du compositeur franco-polonais a en effet été découvert au printemps dernier au fond d‘une salle des coffres de la Morgan Library & Museum par un conservateur de l’établissement, a rapporté ce dimanche le New York Times. Le tout aux côtés de cartes postales signées Picasso, d’une photographie d’époque d’une actrice française ou encore de lettres des compositeurs Johannes Brahms et de Pyotr Tchaïkovski.
«Je me suis dit : “Qu’est-ce qui se passe, là ? Qu’est-ce que cela pourrait bien être ?”», a expliqué au quotidien américain le conservateur du musée, Robinson McClellan, ajoutant ne «pas avoir reconnu tout de suite la musique». Il s’est dit au départ incertain du fait que la valse ait été réellement composée par Frédéric Chopin, malgré l’inscription en lettres cursives du nom du compositeur en haut de la partition. Ses doutes ont perduré, même après avoir joué la partition chez lui, sur un piano numérique.
Il a alors envoyé une photo à Jeffrey Kallberg, un éminent spécialiste de Chopin à l’Université de Pennsylvanie. Verdict : après avoir testé le papier et l’encre du manuscrit, analysé l’écriture, le style musical et consulté d’autres experts, la bibliothèque Morgan est finalement arrivée à la conclusion que la partition était authentique. La calligraphie correspondait par ailleurs à celle de Frédéric Chopin, dont une clef de fa ainsi que des gribouillis caractéristiques du génie polonais mort en France en 1849. La première découverte de ce type depuis plus d’un demi-siècle. «Nous avons conviction totale dans nos conclusions», a ainsi soutenu Robinson McClellan auprès du New York Times. L’annonce de cette nouvelle trouvaille intervient plus d’un mois après la découverte d’un morceau inédit de Mozart découvert dans l’est de l’Allemagne.
That’s the sound of a Chopin waltz that was unearthed after nearly 200 years. Here’s the story of how an unknown work in the composer’s hand was discovered in a New York museum, the first such find in more than half a century. https://t.co/RXb1FfJOmL pic.twitter.com/yeGxE10EoX
— The New York Times (@nytimes) October 27, 2024
Comme le rapporte le quotidien américain, ce manuscrit conservé au musée Morgan daterait de 1830 à 1835, époque à laquelle Chopin avait une vingtaine d’années. La valse possède également plusieurs particularités : bien que considérée comme complète, l’œuvre est plus courte que les autres valses de Chopin mais comporte aussi des indications dynamiques inhabituelles, notamment un fortissimo, signifiant une nuance de musique plus puissante, inscrit au début de la partition.
Le morceau comprend également une ouverture austère et a été décrit par le célèbre pianiste chinois Lang Lang – missionné par le New York Times, le 7 octobre dernier, de faire revivre cette valse aux notes restées muettes pendant des décennies au Steinway Hall à Manhattan – comme contenant «une noirceur dramatique qui se transforme en chose positive».
Leave a Comment