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Palme d’or 2024
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Faux conte de fée tournant à la comédie d’action, le long métrage récompensé par la palme d’or filme la rencontre entre une strip-teaseuse déterminée à sortir de sa condition et le fils pourri gâté d’un oligarque russe, dont la famille désapprouve l’union.
Le son des essuie-glaces allant et venant dans le silence se poursuit sur le générique de fin. Sans autre musique. Juste avant, dans le dernier plan, il neige sur la voiture garée devant la maison d’Ani. C’est là, dans l’habitacle de la vieille bagnole où ils se retrouvent, au bout de tout, le premier moment de calme d’Anora de Sean Baker. Ce sera donc aussi le dernier, ultime instant de répit au terme d’une course poursuite frénétique sur les basques d’un destin possible, ou impossible. Elle craque. Elle a tenu jusqu’ici, le cap, le film, gardé la tête haute.
Sur ces larmes d’épuisement et de relâchement, le film dit au revoir à son personnage, Aniou Anora, jouée par Mikey Madison. Il le fait bien conscient qu’elle en est un, de personnage, que tous les films n’ont pas cette chance : un vrai personnage de cinéma, qu’en deux heures et quelques il a fallu accueillir, inventer, suivre, encourager, rattraper, laisser être et laisser partir, en se laissant entraîner par elle à toute allure à travers la ville. A la fin de la course, l’anti-musique des essuie-glaces lui dit : «Adieu, sors, tu es libre.» Si sur cette terre la liberté existe.
Lâche dans des proportions épiques
Récompensé par
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