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Sécurité routière
Partager la route en 2024 est particulièrement pénible et dangereux pour les usagers, a révélé Ipsos ce mercredi 30 octobre, dans une étude menée dans 11 pays européens. Entre le non-respect des espaces réservés et les comportements violents, plus de 9 personnes sur 10 craignent l’attitude et les réactions des autres.
Les résultats de cette étude ne viennent que renforcer le vécu des piétons et des cyclistes dans la difficile cohabitation avec les automobilistes et les deux roues. La récente mort de Paul Verry, écrasé par un SUV le 15 octobre et la violente agression d’un autre cycliste le même jour, par le conducteur d’un scooter, en témoignent : le climat reste tendu cette année sur les routes françaises selon un sondage publié ce mercredi 30 octobre. 95 % des usagers de la route redoutent les comportements à risque des autres, contre 92 % en 2023, a révélé Ipsos dans une étude menée dans 11 pays européens pour la fondation Vinci Autoroutes.
L’échantillon français compte 2 413 personnes, sur un total de 12 413 personnes interrogées en Europe entre février et mars 2024. La déléguée générale de la fondation Bernadette Moreau tire ses conclusions : «Il y a une méconnaissance d’un certain nombre de règles du code de la route, et de l’inconscience quand les gens qui connaissent les règles prennent quand même des risques.» Elle déplore également : «Tout le monde a peur de tout le monde, et avec de l’anxiété, on va avoir des réactions incontrôlées.»
Violences routières
En France, le non respect des espaces réservés est notamment pointé du doigt par l’étude. 57 % des conducteurs de motos et scooters reconnaissent emprunter les pistes cyclables, et 12 % des automobilistes disent les utiliser pour s’arrêter ou stationner. Quant au «sas vélo», une zone dédiée aux cyclistes devant des feux rouges depuis une vingtaine d’années, il est loin d’être scrupuleusement respecté : 33 % des automobilistes et 67 % des deux-roues motorisés reconnaissent s’y arrêter.
Le sondage d’Ipsos met par ailleurs en lumière les mauvaises pratiques de tous. 68 % des automobilistes reconnaissent passer au feu orange ou rouge, et 78 % utilisent leur téléphone au volant (même avec un kit mains libres, ce qui est autorisé). Parmi les cyclistes, 44 % reconnaissent aussi passer au feu dans des situations où ils n’en ont pas le droit.
59 % des français ne se sentent pas en sécurité à vélo
Bernadette Moreau appelle à la responsabilité des usagers : «Chacun peut s’interroger sur les excès qu’il peut faire en étant sur la route, et sur la vulnérabilité des cyclistes et des piétons dans l’espace public.» En conséquence de quoi, nombre d’usagers se déplacent dans la crainte. 93 % des piétons ont peur qu’un automobiliste ne s’arrête pas alors qu’ils sont engagés sur un passage piéton, et 80 % déclarent avoir été frôlés sur un trottoir par un vélo, une trottinette ou un hoverboard. Du côté des vélos, seuls 59% des Français se sentent en sécurité quand ils utilisent leur deux-roues. Soit le taux le plus bas des onze pays où a été menée l’étude, là où les cyclistes néerlandais sont 93% à éprouver ce sentiment.
Selon le décompte de l’observatoire de la sécurité routière de 2023, les voitures restent responsables de l’essentiel des accidents mortels sur la route (160 piétons et 70 cyclistes tués).
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