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Le portrait
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Urbaniste et philosophe de formation, la jeune femme, autrefois chargée des affaires funéraires de la ville de Paris, souhaite sortir la mort de l’ombre.
Il aura fallu convoquer le monde des morts pour que celui de Marion Waller se révèle sous nos yeux. Tendre, empathique et passionnée. Pendant deux ans, la trentenaire a été la cheffe d’orchestre du ballet mortuaire de la ville de Paris. En charge des services funéraires de la capitale de 2021 à 2023, elle prend les coups de fil des familles endeuillées, répond à leurs interrogations, gère les demandes parfois saugrenues («Peut-on vraiment faire un concert dans un cimetière ?»), dialogue avec les différents cultes et jongle avec leurs contraintes. Voilà donc comment on s’est retrouvés, moins de dix minutes après notre rencontre dans un café parisien, à papoter crémation, cercueil et cérémonie religieuse, à proximité des oreilles curieuses des tables voisines.
Dans sa bouche, la mort n’est jamais sordide. Propulsée dans ce dédale macabre «du jour au lendemain» et «un peu par hasard» après le départ de sa prédécesseure, Marion Waller découvre un «univers génial» dans lequel voguent «de belles personnes, qui prennent soin de nos morts». Fossoyeurs, agents des pompes funèbres, thanatopracteurs, responsables des cimetières, maîtres de cérémonie laïcs, responsables religieux… Dans son livre Redonner une place à nos morts, tout juste paru, elle plaide pour l’extraction de cette constellation de professionnels du monde souterrain dans lequel ils sont relégués, loin des regards. Fruit de son besoin cathartique de mettre sur la table ce bout de
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