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Dans une étude publiée ce mercredi 30 octobre, l’Insee s’intéresse à la mortalité en France. En fonction du jour de la semaine, de la période de l’année et de sa tranche d’âge, certains jours sont plus meurtriers que d’autres.
On s’est tous déjà demandé quand viendra ce jour fatidique où notre vie s’arrêtera. Car la mort arrivera, c’est sûr. Mais quand ? A la veille de la Toussaint, l’Insee sort une étude qui pourrait nous aider à répondre, en partie, à la question. Dans cette publication mise en ligne ce mercredi 30 octobre, l’Institut national des statistiques a compilé le nombre de morts répertoriés chaque jour entre 2004 et 2023. L’objectif est de comprendre, comme le dit si bien le titre de l’étude, Quel jour meurt-on le plus en France ?
Avant de rentrer dans les détails, un premier constat : autour de 1 600 personnes sont mortes en moyenne chaque jour sur la période. Un chiffre qui est en augmentation quasi constante depuis 2011 «du fait de l’arrivée à des âges de forte mortalité des générations nombreuses du baby-boom, nées de 1946 à 1974» et qui varie lors de certains événements comme les vagues épidémiques (Covid-19, grippe) ou les pics de chaleur.
Premier constat : quand il s’agit de parler de mort, tout dépend de l’âge. Chez les personnes âgées de 30 à 59 ans, les décès varient assez peu en fonction du mois de l’année. Chez les jeunes et les personnes âgées en revanche, la différence est plus notable. Les plus de 60 ans ont par exemple beaucoup plus de chances de mourir en hiver qu’en été. On note ainsi une surmortalité de + 9 % en décembre, + 14 % en janvier et + 12 % en février sur cette tranche d’âge. Elle monte même à + 21 % en janvier et + 18 % en février chez les plus de 90 ans. Et, contrairement aux idées reçues, les personnes âgées meurent moins lors de la période la plus chaude de l’année. «A la suite de la canicule de 2003, les pouvoirs publics ont mis en place un système de surveillance des vagues de chaleur et des mesures de prévention à destination notamment des personnes les plus vulnérables», explique l’Insee.
Moins de décès le 15 août
Chez les jeunes, c’est tout l’inverse : ils ont tendance à plus mourir en été qu’en hiver. Ces décès ont par ailleurs souvent lieu sur la voie publique ou dans un lieu public – cela représente 27 % des morts chez les 18-29 ans contre seulement 1 % pour l’ensemble de la population.
De manière globale, on meurt moins le samedi (-1 %), le dimanche (-2,7 %) et les jours fériés que le reste du temps. Le mardi est au contraire le jour de la semaine où la surmortalité est la plus élevée (+ 1,2 %). Une différence qui peut s’expliquer par les visites rendues par les familles à leurs proches malades ou âgés le week-end, ce qui permet de prévenir certains décès. Le 15 août, férié et en plein été, est le jour le moins meurtrier (12 % de moins de décès par rapport au reste de l’année). Le 3 janvier est à l’inverse le jour le plus meurtrier, avec autour de 1 900 décès chaque année, soit une hausse de 19 %. C’est un «jour d’hiver» qui «suit les fêtes de fin d’année», explique l’Insee, durant lesquelles certaines personnes en fin de vie ont pu tenir grâce à leurs proches pendant les fêtes pour mourir finalement juste après.
Pour les jeunes, c’est encore une fois tout l’opposée. La mortalité est beaucoup plus élevée le week-end qu’en semaine chez les 18-29 ans (+ 11,1 % de décès le samedi, + 13,6 % le dimanche). «Les jeunes sont davantage concernés par les morts accidentelles, sur la route notamment», analyse l’Insee, qui surviennent donc plus souvent en marge des sorties, parfois alcoolisées, en fin de semaine.
Hausse de la mortalité le jour de son anniversaire
Enfin, s’il y a un jour où il faut être particulièrement prudent, c’est celui de son propre anniversaire : le risque de mourir augmente en moyenne dans la population française de 6 % par rapport au reste de l’année. Ce chiffre s’envole même pour les jeunes adultes, et plus particulièrement les hommes : de 18 à 39 ans, on note une surmortalité de 24 % chez les hommes le jour de leur anniversaire.
«Ce phénomène, appelé «syndrome de l’anniversaire», a été observé dans d’autres pays comme la Suisse ou les Etats-Unis, note l’Insee. Plusieurs hypothèses sont avancées : accidents de la route, chutes et accidents cardiovasculaires plus fréquents ce jour-là ce qui pourrait s’expliquer par des excès (alcool, fatigue due à la fête…).» Au Japon, on note aussi une hausse des suicides le jour de son anniversaire, une date qui «pourrait exacerber un sentiment de tristesse ou de solitude».
Pour en revenir à notre question initiale, il n’est donc, malgré cette étude, pas possible de savoir quand on va mourir. Mais il convient quand même de rester vigilants les mardis, en hiver, et plus encore juste après le nouvel an. Au contraire, le week-end et en été, pourquoi pas relâcher un peu la pression. Sauf si vous êtes jeune. Et que c’est votre anniversaire.
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