Les touristes mènent la vie dure aux Séouliens, notamment ceux qui vivent dans les quartiers de Bukchon Hanok, village aux ruelles sinueuses et aux maisons pittoresques de l’aire métropolitaine. Tant et si bien que les autorités ont décidé en juillet dernier d’imposer un couvre-feu, interdisant la circulation de 17 heures à 10 heures. En cas de non respect, des amendes allant jusqu’à 100 000 wons (67 euros) seront imposées aux contrevenants. La mesure doit être mise à d’essai dès le mois de novembre, avant d’être officiellement lancée en mars prochain.
La mesure s’impose car l’affluence de touristes est devenue très pénible pour les résidents de la petite localité, qui se plaignent du bruit, des détritus, de personnes urinant en public et d’intrusion dans les espaces privés. Certains touristes ont été filmés par des caméras de surveillance en train d’essayer de pénétrer dans des maisons ou de jeter un coup d’œil à l’intérieur sans autorisation, ce qui a inévitablement provoqué des frictions avec les habitants. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs préféré partir, ce qui a entraîné une baisse de 27,6 % de la population locale au cours des dix dernières années, selon le bureau du district de Jongno.
Les autorités ne voudraient pas que ce lieu historique, qui remonte à la dynastie Joseon (1392-1897) soit complètement déserté par ses habitants, excédés par les touristes importuns. Niché dans une zone vallonnée de la capitale, le village Bukchon Hanok va donc tenter de réfréner l’engouement touristique qu’il suscite depuis son apparition dans une émission télévisée il y a une dizaine d’années.
6 millions de visiteurs
La zone a attiré environ 6 millions de visiteurs l’année dernière, alors que la population résidente est d’environ 6 100 personnes. Il y en a tant que les hébergements pour les touristes ont vu leur nombre exploser dans le district. En 2010, les autorités en comptaient 10 dans le petit village de Bukchon Hanok. Ce nombre est passé à 116 En octobre 2024.
Chung Moon-hun, chef du district de Jongno, explique que «l’objectif est de protéger les droits des résidents et que les restrictions seront ajustées si nécessaire pour les rendre efficaces». La zone où les heures de couvre-feu et les amendes seront imposées s’étend sur environ 34 000 mètres carrés, soit à peu près la taille de cinq terrains de football.
Ces mesures de lutte contre le surtourisme se sont multipliées dans le monde ces dernières années, comme au Japon où un filet géant a été installé pour cacher la vue du mont Fuji depuis un village ou encore en République tchèque où les tournées nocturnes des bars organisées par les agences de voyages ont été interdites à Prague.
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