«J’étais tombée sur le roi des pigeons» : souvenirs de Chicago May, arnaqueuse de la Belle époque

«J’étais tombée sur le roi des pigeons» : souvenirs de Chicago May, arnaqueuse de la Belle époque

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Autobiographie

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Première traduction française de l’autobiographie de Chicago May, qui a multiplié vols et arnaques au début du XXe siècle.

A Londres, May est invitée par un jeune homme à déjeuner, puis il l’entraîne dans une suite avec un magnum de champagne. Avant de repartir, il lance sur la table une vingtaine de souverains, des pièces d’or anglaises. Elle lui dit qu’elle est actrice, lui avocat plaideur et sort de sa sacoche une photo en robe et perruque. Elle le persuade de la dédicacer. «Lorsqu’il avait imprudemment lâché ses souverains sur la table, je l’avais pris pour un crétin. Et quand il se mit à parler lui-même comme de “l’honorable…” et me tendit sa carte avec son adresse en lettres gravées dans l’une des Auberges de la Cour, je sus que j’étais tombée sur le roi des pigeons. Que pouvait donc faire une pauvre fille d’un tel mouton qui ne demandait qu’à être tondu ? De plus, il était particulièrement hautain. Il tenta de se faire passer pour un type rusé. De mon côté, je songeai : “Je ne vais pas plumer cet oiseau-là, je vais le faire chanter !”»

Chicago May, sans scrupule, va réussir à extorquer de l’argent à ce prétentieux. Ce n’est pas sa première proie ni la dernière. Son autobiographie, traduite pour la première fois, regorge de ce genre de méfaits, vol, racket, chantage, casse à la dynamite (avec son amant, chez American Express rue Scribe à Paris en 1901), racontés sans états d’âme, avec une précision horlogère. Il faut dire que ce récit, paru en 1928 aux Etats-Unis, visait à rectifier les exagérations qu’accompagne sa légende «en garantissant l’authenticité de ses détails»

Libération