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A la barre
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A l’issue du huitième procès pour le génocide de 1994 à se tenir en France, un intellectuel a pour la première fois été condamné pour ses prises de position et son soutien au gouvernement génocidaire, bien plus que pour ses actes.
Il était déjà tard, mercredi 30 octobre , dans la pénombre du palais de justice déserté, sur l’île de la Cité à Paris, quand le verdict est finalement tombé : Eugène Rwamucyo, 65 ans, a été condamné à vingt-sept ans d’emprisonnement pour son rôle, il y a plus de trente ans, dans la tragédie qui a foudroyé son pays natal, le Rwanda. Un génocide, le dernier du XXe siècle, au cours duquel ce médecin élégant, à l’allure athlétique, n’a certainement tué personne de ses propres mains. «Il a tué par ses paroles, ses actes, portant la machette de l’intellectuel», avait souligné l’un des nombreux avocats des parties civiles aux derniers jours de ce procès intense qui aura duré un mois.
Selon l’usage, il aura été le dernier à s’exprimer avant que les magistrats et les jurés ne se retirent pour délibérer. «J’ai compris beaucoup de choses au cours de ce procès. Je sais que je n’ai pas toujours été à la hauteur…» amorce-t-il, en ponctuant ses propos de silences pesants. «Mais, je vous assure que je n’ai jamais ordonné d’achever les survivants. Sur tous les sites où je me suis trouvé, il n’y en avait pas. Je comprends la souffrance de tous ceux qui cherchent encore les leurs, mais je ne peux pas les aider», affirme-t-il. Il évoque ainsi l’une des principales accusations portées contre lui : avoir ordonné d
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