En septembre, 80 % des trajets sur l’application de VTC Bolt étaient en promotion, selon Heetch, le troisième acteur du secteur. Ce dernier soupçonne son concurrent estonien de vendre à perte pour rattraper le leader Uber, qui utilise également des promotions, mais dans une moindre mesure.
« Cela illustre l’absence de règles chez les VTC. Il est temps de faire émerger un débat pour réguler ces promotions, qui explosent depuis la rentrée chez Uber et Bolt », estime Simon Dabadie, directeur général de Heetch Europe.
Selon une analyse de données de Foxintelligence, 20 % du volume d’affaires de Bolt depuis la rentrée est consacré à ces promotions, qui sont le plus souvent des codes de réduction pour les clients.
Selon Simon Dabadie, cette subvention massive du marché, due à d’importantes levées de fonds, aurait des conséquences sur la viabilité des autres acteurs, en particulier français, qui ne peuvent suivre les deux groupes mondiaux : « Quand les plateformes vendent à un prix qui ne permet pas la rentabilité côté entreprise et chauffeur, c’est néfaste. »
« Garantir un service de qualité »
« C’est difficile de se démarquer, et cela tire les prix vers le bas, car les deux grands se répondent en permanence, commente Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat FO-INV. J’ai sollicité plusieurs fois l’Autorité de la concurrence, sans retour. »
L’abus des promotions pourrait aussi habituer les usagers à des prix très bas, malgré l’existence de prix minimaux pour une course depuis 2023 (aujourd’hui à 9 € net pour le chauffeur). « Ça ne sert pas le secteur, car on continue de faire croire au client que la valeur marchande du service est négligeable, que transporter quelqu’un dans un véhicule privé ne coûte rien », juge Fabian Tosolini, délégué national d’Union-Indépendants (CFDT).
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