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Expo
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Après deux ans de restauration, le célèbre tableau du peintre du XVIIIe revient magnifié au musée parisien, sans perdre sa part de mystère.
Dans la même pièce, au printemps 2024, le Louvre présentait la Vierge du chancelier Rolin de Jan Van Eyck. Le tableau était illuminé par sa restauration et par la minutieuse arborescence de tableaux, de dessins, d’objets et de textes qui l’accompagnait. On se disait, en sortant, que toute œuvre de ce calibre, restaurée, devrait bénéficier du même traitement : une œuvre dont le mystère est épaissi et enjolivé, tel un crime parfait, par le contexte, les informations et les œuvres qui lui servent d’inspirateurs, de stimulants et d’héritiers. On s’émerveillait en suivant une enquête. Sous la même forme, et avec la même réussite, le musée expose aujourd’hui Pierrot, dit le Gilles, un autre de ses mystérieux chefs-d’œuvre.
Le tableau a probablement été peint vers la fin des années 1710, certainement par Watteau, à une époque où Pierrot est un personnage de comédie célèbre : arrivé à Paris en 1673 avec les comédiens italiens, il apparaît dans 36 des 50 pièces jouées aux populaires théâtres de la Foire entre 1713 et 1734. Au départ, c’est un valet idiot et sans gentillesse, «un fourbe qui se trahit encore lui-même» selon un critique, mais qui devient peu à peu rusé et beau parleur. Celui du tableau ne joue plus, ou alors il joue à ne pas jouer. Il se tient devant nous, au premier plan, comme un pantin au
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