Musique
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Ses musiques exceptionnelles sont à mi-chemin de l’impro électronique et de la pop progressive la plus luxuriante. Rencontre avec la chanteuse et violoncelliste guatémaltèque qui sera en concert vendredi dans le cadre du Pitchfork Music Festival.
Son dernier disque solo sorti fin juin, le merveilleux Sentir Que No Sabes, («Ressentir que tu ne sais pas») n’a pas quitté les esprits que son successeur est déjà quasi terminé : le deuxième album de Titanic, le duo qu’elle forme avec Héctor Tosta, son compagnon de vie, et de musique. Enregistré en studio à New York entre deux dates d’une tournée qui la force à courir quelque peu – elle répond à nos questions depuis Manchester, au sortir du «tour van», littéralement –, Mabe Fratti enchaîne les disques et les concerts à une telle cadence qu’elle nous donnerait presque le tournis à nous, ceux qui n’ont rien à faire de plus qu’à l’écouter. A 32 ans, la Guatémaltèque jouit de ce qu’on appelle une «hype», et compte bien en profiter tant que ça durera, pour jouer, créer, jouer encore, créer tout ce qu’elle peut. «J’aime tellement ça. Dès qu’une opportunité se présente, il faut que je la saisisse. Je vis mon rêve, je ne veux en rater aucune seconde», susurre-t-elle, solaire, malgré la fatigue et les heures de route sous une pluie battante – «le seul truc qui m’atteint depuis le début de cette tournée britannique, c’est la météo ! On en parle souvent avec Héctor, la seule partie éreintante du travail, c’est se lever tôt, les longs trajets, porter le matériel. Mais souvent quand je suis sur scène, je m’interroge : est-ce que je devrais m’éclater autant ? Je sais que le futur est très incertain, qu’à un moment, il y aura une bascule, puis une descente, mais en attend
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