«Embarras» à la SNCF autour de la campagne de publicité du livre de Jordan Bardella édité par Fayard

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Info Libé

Hachette Livre, qui appartient à Vincent Bolloré, a négocié avec la régie publicitaire de la SNCF la réservation de près de 600 panneaux dans une centaine de gares pour promouvoir le livre à paraître du président du RN. Sans préciser qui était l’auteur.

Ceux qui votent RN préfèrent le train ? La SNCF a exprimé ce mercredi 16 octobre son «embarras» après les révélations de Libération au sujet d’une importante campagne de publicité à venir dans ses gares pour faire la promotion du premier livre du président du RN, Jordan Bardella. Hachette Livre, la maison mère de son éditeur Fayard et propriété du milliardaire identitaire Vincent Bolloré, a négocié avec la régie publicitaire de la SNCF, MediaTransports, la réservation de 581 panneaux publicitaires «partout en France et en banlieue parisienne» pour une «visibilité massive sur les quais de gare» SNCF et RER en banlieue, peut-on lire dans des documents confidentiels consultés par Libération. Dans le détail, ceux-ci prévoient une campagne d’affichage promotionnelle du livre d’abord dans 54 gares RER en banlieue, sur 167 panneaux, entre le 25 novembre et le 1er décembre. Puis, du 11 au 17 décembre, dans treize gares parisiennes (sur 172 panneaux) et 43 gares en province (242 panneaux).

Comme elle en a le droit, Fayard n’a pas prévenu la SNCF du fait que les panneaux publicitaires que la maison d’édition réservait pour sa campagne nationale concernaient Jordan Bardella. La SNCF n’a appris l’identité de l’auteur concerné que ce mercredi au matin. Contactée par Libération, l’entreprise publique, qui contrôle MediaTransports pour l’exploitation de sa publicité via Gares & Connexions, a rappelé sa volonté de refuser «tout message de nature à encourager la discrimination» dans ses gares, tout en se disant «embarrassée» par la situation. Mais, «aujourd’hui, aucun fondement légal ne nous permet de justifier un refus» de cette campagne de publicité pour l’ouvrage de Jordan Bardella, a-t-elle affirmé, refusant de communiquer le prix payé par Fayard pour réserver les 581 panneaux. Le montant pourrait toutefois se situer entre 150 000 et 200 000 euros, selon nos informations.

Le syndicat SUD-Rail s’oppose à la campagne

De son côté, la régie MediaTransports a expliqué auprès de Libération attendre «de recevoir les visuels» du livre de Bardella, titré Ce que je cherche et qui pourrait avoir en couverture son visage en énorme. «Nous nous prononcerons sur le maintien ou le retrait de la campagne au regard de critères tel que le caractère politique du message ou les troubles à l’ordre public qui pourraient intervenir», a ajouté MediaTransports, anticipant d’éventuelles dégradations dans les gares ciblées. Dans une lettre au PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, le syndicat SUD-Rail a déjà exigé, ce mercredi, «le refus de cette campagne d’affichage au service d’un parti politique d’extrême droite», par ailleurs «fondé par des Waffen-SS, des collaborateurs du régime de Vichy, et d’ex-membres de l’OAS». Ce qui est vrai.

La préparation d’un livre de Jordan Bardella chez Fayard depuis des mois n’était pas vraiment secrète, mais l’éditeur, dirigé depuis cet été par Lise Boëll, proche de Vincent Bolloré et éditrice notamment d’Eric Zemmour ou Philippe de Villiers, a tenu jusqu’au dernier moment à éviter toute fuite dans la presse sur ses contours commerciaux. Le 7 octobre, plusieurs libraires ont toutefois reçu un courrier de Fayard leur annonçant un livre «confidentiel» au tirage à 155 000 exemplaires dès son lancement, ce qui en fait l’un des projets éditoriaux les plus ambitieux de la maison ces dernières années. Selon d’autres mails émanant de représentants de Hachette Livre et consultés par Libération, la promotion du livre de Jordan Bardella doit commencer le 13 novembre avec la une du magazine JDNews, ainsi qu’une campagne nationale radio sur Europe 1 du 21 au 27 novembre, puis une partie du mois de décembre. Tous des médias appartenant à Vincent Bolloré.

Libération

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