Dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle américaine, Donald Trump a intensifié sa communication sur les réseaux sociaux et notamment sur les podcasts conservateurs.
Rien qu’en octobre, Trump a été l’invité de neuf émissions de ce type, et quatre pour son colistier J. D. Vance. Ces programmes, animés par des personnalités comme Tucker Carlson, Theo Von ou Joe Rogan, sont de plus en plus suivis.
Le podcast est un genre en plein essor aux États-Unis, avec 47 % des Américains qui en ont écouté au moins un en octobre, dont près de 60 % des moins de 35 ans.
Ces émissions conservatrices pourraient donc avoir joué un rôle important dans le succès de Trump. La nuit de sa réélection, il a d’ailleurs remercié une liste de podcasteurs et d’influenceurs qui ont largement fait la promotion de ses idées.
Des anti-médias traditionnels
Sébastien Mort, spécialiste des médias et de la politique des États-Unis, observe « une filiation » entre cette nouvelle « machine de guerre médiatique » et l’animateur de radio Rush Limbaugh.
En 1988, ce proche du Parti républicain profite de l’abrogation d’une doctrine concernant l’impartialité des diffuseurs pour lancer son émission, le « Rush Limbaugh Show », dans laquelle il commente l’actualité avec une forte dose d’outrance et de divertissement.
Six ans plus tard, les républicains conquièrent la Chambre des représentants après des décennies de majorité démocrate. Un succès mis au crédit de Rush Limbaugh, dont la recette a continué de faire des émules : en même temps que Donald Trump accédait au pouvoir en 2016, des personnalités comme le journaliste Ben Shapiro, l’ex-policier Dan Bongino et l’activiste Charlie Kirk émergeaient à la radio avec des « shows » à leur nom, entraînant dans leur sillage une nuée de podcasteurs en ligne.
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