Philippe Katerine, zazou du cocooning

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Aucun disque de Philippe Katerine n’avait été précédé d’un tel ramdam. Offert sur un plateau, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet, le pacifique Nu, l’un des dix-sept titres de Zouzou, son quinzième album paru le 8 novembre, avait fait sensation, chanté par son créateur peinturluré en Schtroumpf dionysiaque.

  • Une introduction hors norme et paradoxale, en tout cas, pour un album que le zazou vendéen considère comme l’un de ses plus « intimes », un éloge « de la normalité, de la vie domestique, de la routine du quotidien ». Version Philippe Katerine.
  • Jusqu’à cette polémique olympique, la radicale fantaisie de l’univers katerinien semblait avoir trouvé sa place dans la culture pop française. Issu des marges de la chanson rock, bricoleur d’abord solitaire d’une préciosité underground, Philippe Blanchard, dit « Katerine », a élargi son public au rythme de singles iconoclastes – Je vous emmerde (1999), La Banane (2010) – et d’un hymne ultradansant, Louxor, j’adore (2005).

Prétendu goût du martyre

Si l’exposition en mondovision a ponctuellement boosté les écoutes de ses chansons sur les plateformes (+ 240 %, le 27 juillet, sur Spotify ; + 600 % sur YouTube), elle a aussi rendu plus clivante l’originalité du quinquagénaire. Un changement auquel il dit échapper sur les réseaux sociaux « l’anonymat ne m’intéresse pas » –, mais qu’il a pu plusieurs fois constater dans la rue.

« Des gens ont eu le courage de venir me parler pour dénoncer ma décadence, taquine le chanteur, rencontré, le 30 octobre, dans les locaux de sa maison de disques. Je leur propose un sourire ou un merci. » Quand son éducation catholique ne lui suggère pas d’autres réparties telles que « Tu tendras l’autre joue » ou « Tu adoreras ceux qui te haïssent ».

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Le Monde

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