Les faits de discrimination ont augmenté de moitié en France en 2022, selon une enquête du ministère de l’Intérieur

Les faits de discrimination ont augmenté de moitié en France en 2022, selon une enquête du ministère de l’Intérieur

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La seconde édition de l’enquête annuelle dite «de victimation» du service statistique du ministère de l’Intérieur, publiée jeudi 14 novembre, révèle qu’1,6 million de Français estiment avoir été discriminés en 2022, le plus souvent sur la base de leurs origines.

S’efforcer de mieux «mesurer l’insécurité ressentie et les faits de délinquance dont les individus ont pu être victimes au cours de leur vie» : telle est l’ambition de l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS) menée par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Contrairement aux autres publications du ministère de l’Intérieur, basées sur les dépôts de plainte et l’activité des services de police et de gendarmerie, ce type d’étude permet, par le biais d’un questionnaire, de mesurer le niveau réel des infractions dont est victime la population française.

La deuxième édition de cette enquête a été publiée ce jeudi 14 novembre. Elle s’appuie sur des chiffres mesurés en 2022 et permet d’établir une première comparaison avec les résultats de l’an passé (sur des chiffres de 2021). Ces statistiques sont toutefois à manipuler avec précaution car les deux années n’ont pas été traversées dans le même contexte, 2021 ayant été particulièrement marquée par la crise sanitaire du Covid-19 et toutes les mesures relatives à la pandémie (confinement, couvre-feu, restrictions dans les lieux publics, etc.).

Des chiffres à relativiser en raison de la pandémie

Parmi les atteintes subies par les personnes vivant en France, la discrimination est celle dont l’augmentation est la plus forte (+ 52 %). En 2022, 1 668 000 personnes ont déploré des faits de discrimination, soit 572 000 personnes de plus qu’en 2021, une explosion qui pourrait être «en partie due aux possibilités plus limitées pour toute la population d’accéder à certains espaces publics lors de la crise sanitaire», note cependant l’étude. Concernant les motifs, 47 % des victimes sont discriminées sur la base de leurs origines, 33 % à cause de leur couleur de peau et 28 % en raison de leur religion. Les chiffres collectés montrent également que très majoritairement, les victimes de discrimination ne déclarent pas ces faits à la police, estimant la démarche inutile et ayant peu de chances d’aboutir.

Autre statistique en progression, les violences physiques subies, sans lien avec un vol. Au total, 603 000 personnes se sont déclarées victimes de ces faits en 2022, contre 522 000 en 2021, soit une hausse de 16 %. D’un point de vue genré, 57 % des individus touchés par les violences physiques sont des hommes.

De plus en plus de violences sexuelles physiques

Cette répartition genrée s’inverse très nettement lorsque sont abordées les violences sexuelles, qu’elles soient physiques ou non. En effet, l’enquête VRS met en évidence que 85 % des victimes de violences sexuelles sont des femmes. Le SSMSI note d’ailleurs qu’à caractéristiques comparables (en termes d’âge, de niveau de vie, de diplôme, etc.), les femmes ont une probabilité cinq fois plus élevée que les hommes de déclarer des violences sexuelles physiques (viol, tentative de viol, agression sexuelle), et six fois plus pour les violences sexuelles non-physiques (harcèlement sexuel, exhibition sexuelle, envoi d’images à caractère sexuel et non sollicitées).

Et si le nombre de victimes de violences sexuelles semble stagner, voire légèrement diminuer entre 2021 et 2022, passant de 1 483 000 à 1 464 000, le rapport du SSMSI montre que le nombre de victimes de violences sexuelles physiques a, lui, augmenté, passant de 252 000 à 270 000. Ainsi, 5 % des femmes de 18 à 24 ans ont déclaré avoir «été victimes de violences sexuelles physiques» en 2022, contre 0,8 % des hommes de la même tranche d’âge. Les données récoltées soulignent également le peu de plaintes déposées pour ces violences sexuelles physiques, puisque seulement 6 % des victimes ont fait la démarche.

Libération

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