Biodiversité : au centre Pompidou, un forum pour penser la culture du futur

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Quelle culture pour quel futur ?dossier

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En partenariat avec «Libération», le musée parisien et l’OFB organisent un événement qui mêlera conférences, installations artistiques, performances et visites des collections relues au prisme de l’écologie, du 20 au 24 novembre.

Il aurait fallu n’avoir pas eu vent de tous les signaux d’alerte lancés depuis les années 70, ces milliers d’images d’ours polaires désemparés sur leur banquise, de mégafeux crachant des volutes noires ou d’inondations charriant des carcasses de voiture, pour pouvoir dire qu’on n’avait pas été prévenu de la catastrophe environnementale en cours. Si bien qu’on peut en finir par se demander si savoir ce qui nous attend suffira à l’éviter.

C’est, en creux, la question que posent le centre Pompidou et l’Office français pour la biodiversité (OFB) à l’occasion du forum «Biodiversité : quelle culture pour quel futur», du 20 au 24 novembre à Paris. Le forum, dont Libération est partenaire, mêlera conférences, installations artistiques, performances et visites des collections relues au prisme de l’écologie. Il proposera par exemple de se frotter à un «manifeste post-optimiste sur la nature» réalisé par les artistes Björk et Aleph, et se déclinera ensuite en trois journées de discussions : «Alerter sur l’effondrement silencieux de la biodiversité», «Mobiliser les ressources attentionnelles et artistiques pour le vivant», et enfin «Agir sous la juridiction des générations futures».

Pour le volet «alerte», ce sont peut-être les travaux d’enquête qui constitueront le socle de cette culture pour le futur, à l’instar de ceux du journaliste Nicolas Legendre, qui décrypte les rouages du système agroalimentaire en Bretagne. Dans Silence dans les champs (Artaud, 2023), récompensé par le prix Albert Londres, Legendre raconte l’omniprésence de la filière agro-industrielle dans les instances de prise de décision, la contrainte économique qu’elle fait peser sur les petits producteurs et les pressions qu’elle impose à ceux qui dénoncent les pratiques de l’agriculture intensive, responsable entre autres des marées d’algues vertes qui s’intensifient chaque été sur les côtes bretonnes.

Mais, à l’en croire, cela ne suffit pas : «Depuis quelques années, on vit une contre-offensive de l’industrie agroalimentaire, qui avait été particulièrement attaquée sur l’utilisation des OGM ou de pesticides comme le glyphosate, alerte-t-il. Ils sont revenus avec de nouvelles stratégies, en communiquant sur l’agribashing, en bénéficiant d’un ministère de l’Agriculture particulièrement clément sous Emmanuel Macron, en torpillant l’initiative Farm-to-Fork au niveau européen…»

Face à cette contre-offensive aux allures de guerre culturelle, l’artiste Suzanne Husky et le philosophe Baptiste Morizot proposent carrément de changer du tout au tout notre rapport au monde, au travers d’un émissaire discret qu’ils essaient de propulser en rock star : le castor. Par sa capacité à régénérer le cycle de l’eau dans les écosystèmes en construisant des barrages, le castor est, selon Husky et Morizot, un «ingénieur low-tech» dont il serait sage de s’inspirer pour «remettre en question le suprémacisme des Modernes dans le monopole de l’aménagement du territoire».

Un forum qui pourrait bien donner des envies de mettre les mains dans la terre, et les pieds dans la rivière.

Libération

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