La liquidation de la papeterie de Stenay appelle à une modification urgente de la loi Florange

Dans la Meuse, la fermeture de la presque centenaire entreprise représente un symbole tragique de la désindustrialisation française. La loi Florange censée protéger les salariés en cas de reprise doit être renforcée pour empêcher les fraudes industrielles, estiment les syndicalistes CGT et FO de l’ancienne entreprise de papier.

Elle aurait dû fêter ses 100 ans l’année prochaine. La papeterie de Stenay, située dans la Meuse, est un symbole tragique de la désindustrialisation qui frappe notre pays. Elle n’est pas un Michelin, un Auchan, et ces autres entreprises qui annoncent des licenciements massifs. Pour autant, le drame qui touche le canton de Stenay est tout aussi dramatique.

Fondée il y a plusieurs décennies, cette usine a longtemps été un pilier économique de la région, fournissant des emplois stables et contribuant à la vitalité locale. La fermeture inévitable de cet outil industriel met en lumière les dérives et les dangers des pratiques industrielles actuelles. Déjà en 2019, la papeterie a été confrontée à un premier plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui a entraîné la suppression de 70 postes. Cette première vague de licenciements a été un coup dur pour les salariés et la communauté locale, mais l’usine a continué à fonctionner, malgré les difficultés. Il s’agissait là d’une première ébauche en vue d’une fermeture totale. En 2023, la situation s’est aggravée lorsque le groupe finlandais Ahlstrom, propriétaire de l’usine, a annoncé son intention de céder ou alors de fermer définitivement le site. Cette décision a été un choc pour les employés et leurs familles, qui voyaient leur avenir s’assombrir.

Face à cette menace, un repreneur financier a été trouvé et présenté par Ahlstrom : le fonds de retournement «Private Equity» Accursia Capital. D’autres repreneurs avaient aussi montré un intérêt