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Billet
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Au Japon, il est possible, au moment de prendre un rendez-vous, de choisir un échange minimal ou inexistant. Mais ce gage de tranquillité, qui s’étend à d’autres services, réduit encore nos interactions les plus basiques et ramène ceux qui nous servent à une dimension uniquement utilitaire.
«Kaiwa nashi.» L’expression se répand ces temps-ci au Japon. Elle signifie «sans conversation» et s’applique à un nombre croissant de services, indique The Japan Times. Le quotidien anglophone part de l’exemple de Hair Works Credo, un salon tokyoïte où trois options sont possibles : parler normalement, parler peu et ne pas parler du tout. Le patron, Takahiro Noguchi, est un précurseur : il a lancé l’expérience il y a dix ans en s’inspirant des quiet chairs (fauteuils tranquilles) pratiqués au Royaume-Uni. Il escomptait n’intéresser que les clients introvertis ou affectés de problèmes de communication. Or c’est «environ 60 %» de sa clientèle qui choisit désormais un échange le plus réduit possible ou inexistant. «Ils sont sur leurs smartphones, travaillent sur leurs ordinateurs portables, portent des écouteurs, lisent un livre, se regardent dans le miroir ou écoutent simplement le bruit doux des ciseaux», rapporte le coiffeur, qui peut passer des journées sans échanger un mot.
Se couper de ses pairs
Dans le même esprit, la chaîne de vêtements Urban Research basée à Osaka propose à ses clients deux types de sacs pour faire ses courses, l’un transparent et l’autre bleu. Le bleu est une sorte de drapeau rouge : il décline toute assistance, invite les vendeurs à passer leur chemin. La chaîne de restaurants Kura Sushi permet, elle, aux convives de
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