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Reportage
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Après dix-huit mois de déficit pluviométrique, le territoire d’Amérique du Sud connaît une sécheresse historique. Le transport fluvial est à l’arrêt, empêchant l’acheminement de marchandises et de personnes dans les zones isolées.
Les rayons du soleil ne percent pas encore la canopée mais, déjà, les enfants embarquent dans les pirogues. Direction le collège de Papaïchton, une des communes du sud-ouest de la Guyane, posée le long du fleuve Maroni, qui marque la frontière avec le Suriname. Une partie des quelque 6 000 habitants vit dans des «écarts», sortes de petits hameaux isolés de la commune. Dans les villes du Haut-Maroni, où vivent les communautés amérindiennes et les descendants des esclaves ayant fui les plantations néerlandaises, le fleuve fait office de route et la pirogue de car scolaire, d’ambulance ou de taxi.
En temps normal, la navigation dure une quarantaine de minutes. Mais en ce milieu de mois de novembre, le piroguier ralentit le rythme. Le «takariste», à l’avant, explore le fond du fleuve à l’aide d’un bâton (le takari) pour éviter de heurter les nombreuses roches à fleur d’eau qui émaillent le parcours. Après plus d’une heure, Sybella, élève de troisième, touche terre avec soulagement. «Le trajet est très compliqué en ce moment. Parfois, la pirogue penche ou alors on se retrouve coincés», raconte-t-elle.
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