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Récit
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Au cours de fouilles archéologiques, préalables au chantier de la cathédrale incendiée en 2019, un millier de fragments de ce mur sculpté qui séparait le chœur et la nef ont été exhumés. Une trouvaille presque passée sous silence, peut-être pour ne pas ralentir le rythme présidentiel des travaux.
Reposant sur sa joue gauche, le Christ, endormi dans la mort, a les yeux fermés. Modeste par sa taille, la tête sculptée émeut par son expression. «Il y a une sérénité bouleversante qui se dégage», remarque l’archéologue Christophe Besnier, qui l’a découvert en 2022 à Notre-Dame de Paris. La barbe est finement dessinée, les cheveux ondulent, rehaussés par la polychromie. «On a l’impression que les yeux vont bientôt s’ouvrir», s’émerveille Damien Berné, conservateur du patrimoine, en charge des sculptures au musée de Cluny à Paris. Il fait remarquer que la tête sculptée a encore son nez, rectiligne à la forme parfaite. «C’est très rare. Les sculptures perdent généralement leur nez», explique-t-il.
Ouverte mardi 19 novembre au musée de Cluny, l’exposition «Faire parler les pierres, sculptures médiévales à Notre-Dame» (1) présente pour la première fois au public trente fragments sculptés parmi lesquels ce «Christ dormant», issus de l’incroyable moisson des archéologues à la cathédrale après l’incendie. Lors de leur fouille, il y a deux ans et demi, ils ont retrouvé une partie du jubé médiéval, chef-d’œuvre de la sculpture du Moyen Age, mis en place vers 1220-1230 pour séparer le chœur de la nef. «Il était admiré par les princes de toute l’Europe. A cette épo
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