Face à la mobilisation agricole contre le projet d’accord de libre-échange avec le Mercosur, l’enseigne Carrefour s’engage à « ne commercialiser aucune viande en provenance du Mercosur », dans un courrier adressé au syndicat agricole majoritaire FNSEA.
« Partout en France, nous entendons le désarroi et la colère des agriculteurs face au projet d’accord », affirme Alexandre Bompard, le patron du deuxième acteur de la distribution française derrière E. Leclerc, très implanté en Amérique latine.
Dans ce courrier, M. Bompard évoque le « risque de débordement sur le marché français d’une production de viande ne respectant pas ses exigences et ses normes » et assure que son entreprise s’engage à « ne commercialiser aucune viande en provenance du Mercosur ».
« Nous espérons inspirer les autres acteurs de la filière agroalimentaire », dit encore M. Bompard, estimant que « c’est en faisant bloc » qu’il sera possible de rassurer sur le fait « qu’il n’y aura pas de contournement possible ».
Les agriculteurs français trouvent que l’agriculture en France est menacée par l’accord de libre-échange que l’Union européenne (UE) négocie avec les pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Alors que le Mercosur exporterait vers l’UE d’abord des produits agricoles (viande bovine, volaille, porc, miel, sucre…), les producteurs dénoncent des conditions de concurrence déloyales, ces denrées ne répondant pas aux mêmes normes sociales et environnementales qu’en Europe, voire sanitaires en cas de contrôles défaillants.
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