La grève du 7 mars 2023 : un échec face au démantèlement du fret SNCF
Ce jeudi, l’intersyndicale de la SNCF avait appelé à une grève “d’ultimatum” pour protester contre le démantèlement du fret SNCF prévu pour le 1er janvier 2025.
Un faible suivi
Malgré les craintes, le trafic est resté quasi normal sur le TGV, avec sept TER sur dix et un train Intercités sur deux. La neige a eu un impact plus important sur la circulation que la grève.
Une “grève d’avertissement” peu mobilisatrice
Le secrétaire fédéral Sud-Rail Fabien Villedieu a reconnu que la mobilisation était “pas terrible”, loin des niveaux atteints lors des précédentes grèves.
Selon Joël Sohier, auteur du livre Le syndicalisme en France, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives sur une seule journée de grève. Il invite à considérer les dynamiques sur le long terme.
Un sujet complexe et une mobilisation catégorielle
Le démantèlement du fret SNCF est un sujet “complexe” qui ne mobilise pas l’ensemble des cheminots. Stéphane Sirot, historien spécialiste du syndicalisme, estime qu’il est plus facile de se retrouver sur des questions plus générales comme les retraites ou les conditions de travail.
Thierry Nier, secrétaire général de la CGT Cheminots, souligne que sur les 145 000 cheminots, seuls 5 000 travaillent dans le fret.
Paradoxalement, c’est un mouvement catégoriel né hors syndicats (la grève des chefs de bord en 2022) qui a permis l’une des dernières mobilisations d’ampleur à la SNCF.
L’avenir de la contestation sociale à la SNCF
Les leaders syndicaux tentent de motiver leurs rangs pour la grève reconductible de décembre. Fabien Villedieu (Sud-Rail) estime que personne ne sera épargné par les conséquences du démantèlement du fret SNCF.
Stéphane Sirot estime que la grève reste une pratique de contestation naturelle à la SNCF, mais que les cheminots n’en abusent pas. En temps normal, le nombre de jours de grève par an et par agent oscille entre un et deux.
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