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L’inflation n’épargne personne. La rémunération médiane des cadres a progressé moins vite que l’inflation depuis 2019, révèle une étude réalisée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publiée jeudi 21 novembre. Selon le baromètre de l’Apec, elle se fixe à 54 000 euros, fixe et variable compris, soit en augmentation de 1,9 %, quand l’inflation était de 4,9 % en 2023 selon l’Insee. Plus de six cadres sur dix interrogés – l’enquête annuelle a été menée en juin auprès de 14 000 salariés du privé – ont d’ailleurs le sentiment que leur pouvoir d’achat s’est dégradé avec le Covid-19 et 56 % d’entre eux jugent leurs perspectives d’évolution salariale «non intéressantes» dans les trois à cinq prochaines années. Et pourtant, une majorité (63 %) est satisfaite de sa rémunération.
L’étude montre également «un niveau record» de cadres ayant bénéficié d’une augmentation en 2024, à 60 %, a relevé le directeur général de l’Apec, Gilles Gateau. Insuffisant néanmoins pour pallier les effets de l’inflation. Ce taux, qui comprend les augmentations individuelles et générales, est «habituellement» sous la barre des 50 %. Une hausse des salaires qui a davantage touché les jeunes : 74 % des moins de 30 ans ont été augmentés alors que stagne la rémunération médiane des seniors de 50 ans et plus.
L’égalité salariale femme-homme «dans 172 ans»
En matière d’égalité femmes-hommes, l’étude montre que l’écart «inexpliqué» se maintient : à profil et poste identiques, les hommes cadres gagnent toujours 6,9 % de plus que les femmes cadres (l’écart «brut» étant de 12 %). Notant que l’écart était de 7,1 en 2019, Gilles Gateau y a vu «un rythme qui nous permettrait d’atteindre l’égalité dans 172 ans…».
Côté emploi, le directeur de l’Apec a souligné le contexte du marché du travail pour 2025 «que beaucoup d’économistes anticipent ralenti», tout en relevant que la dynamique de l’emploi cadre est singulière et que «la dernière année où on a connu une évolution négative sur l’emploi cadre, [remonte à] 1991».
En octobre dernier, l’Insee faisait déjà les mêmes constats dans tout le secteur privé. Si les salaires moyens nets ont augmenté de 4 % entre 2024 et 2023, l’inflation la contrebalance négativement. Concrètement, le pouvoir d’achat du salaire net moyen a diminué en 0,8 % en 2023. Une baisse qui touche toutes les catégories sociales, (-0,3 % pour les ouvriers et -0,5 % pour les employés) mais plus particulièrement les cadres (-2,8 %).
Mais sur les cinq dernières années, ce sont les salariés de la «deuxième ligne», les caissiers, les agents d’entretien ou encore les ouvriers de l’agroalimentaire, qui ont été les plus touchés par l’inflation : leurs salaires ont baissé de 0,7 %, une fois l’inflation prise en compte, contre 0,2 % pour les autres ouvriers et employés. En pleine période de Covid, Emmanuel Macron avait pourtant promis de se rappeler que «notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal».
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