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Chronique «Points de vie»
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Il faut sortir du paradigme que les relations entre les espèces se focalisent sur un calcul coûts-bénéfices. Les êtres vivants ne sont plus des présences extérieures : animaux, plantes, champignons, bactéries sont là, et ils ne demandent qu’à jouer ensemble et avec nous.
Depuis les années 40, l’écologiste américain Raymond Lindeman a proposé une traduction du cycle trophique, les liens alimentaires qui unissent l’ensemble des êtres vivants, en utilisant le langage de la thermodynamique. Depuis, l’écologie semble être obsédée par l’idée que le but et la forme de toute relation entre espèces est l’équilibre énergétique. Tout est réduit à un calcul coûts-bénéfices. Contre cette idée, il faudrait peut-être tenter de saisir le jeu qui existe entre les différentes formes de vie. Imaginez la Terre comme un immense terrain de jeu. Il ne s’agit ni d’une provocation ni d’un vœu pieux. Le jeu ne se réduit pas à une distraction, à un divertissement comme le voudraient les moralistes, il est le lieu anthropologique et métaphysique où la connaissance et l’expérience esthétique deviennent le fondement de l’expérience de la liberté.
Mondes numérique et physique greffés l’un à l’autre
L’art qui accepte de s’incarner sous forme de jeu cesse de penser la beauté comme une représentation ou une copie de la réalité (ou comme une simple qualité sensible) ou comme simple habilité technique à manipuler la réalité. C’est le poète allemand Friedrich Schiller qui l’a suggéré dans ce qui a été considéré à juste titre comme l’un des manifestes les plus puissants et les plus durables de la modernité : les Lettres sur l’éducation esthétique d
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