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Climat Libé Tour
Dans le cadre du Parlement intergénération transition, des lycéens dunkerquois ont phosphoré toute la journée autour de trois thématiques : le logement, les loisirs et la consommation.
«Le ski sur gazon à Dunkerque, on se demande comment on va faire. C’est quand même plat chez nous.» Jean-François Montagne, vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque chargé de la transition écologique, avoue sa perplexité devant l’une des propositions des lycéens dunkerquois, chargés d’imaginer leur ville en 2050. Les jeunes du lycée général Jean-Bart et du lycée technologique l’Epide ont phosphoré toute la journée, dans le cadre du Parlement génération transition. Trois thématiques, logement, loisirs et consommation. Sur les tables, les post-it roses griffonnés d’idées sont restés collés, témoins des débats à chaque table. Antoine propose d’investir tous les bâtiments en ruines, «comme ici : c’est un bâtiment détourné de sa fonction pour être rénové». Il a raison, l’ancien «entrepôt réel des sucres indigènes», son ancienne appellation en 1898, la halle aux sucres du port, où se tient le Climat Libé Tour, est devenu un learning center Ville durable. L’animateur approuve : «Le mot pour cela, c’est friche.» «Frite ?» fait semblant de mal comprendre un jeune, et toute la table se marre.
«Ça parle d’avenir»
Un autre élève imagine des maisons avec potager, autonomes jusque dans l’alimentation. D’ailleurs, proposent des rapporteurs du groupe consommation, pourquoi ne pas aménager les emplois du temps scolaire, pour laisser le temps à la jeunesse de planter les graines des légumes et autres cucurbitacées des jardins partagés ? Moue dubitative des professeurs. Ils ont plein d’idées de professeur Tournesol, des poubelles avec intelligence artificielle trieuses automatiques de déchets, pour ne plus réfléchir où vont le trognon de pomme et la bouteille de plastique. Et tiens, une question pour l’élu : «Est-ce que c’est possible techniquement les façades vertes ?» Jean-François Montagne l’avoue, «dans notre territoire où le beau temps est aléatoire, les façades végétalisées, ça vit très mal». Il y a eu des tests menés pour les immeubles prévus à la place de l’ancienne patinoire, de plantes résistantes à l’air marin, salin et au vent, explique-t-il, mais elles seront utilisées sur des terrasses.
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Fin du débat, ruée sur les tiramisus restants du goûter. Adam, 16 ans, a bien aimé la journée : «Ça parle d’avenir, de l’écologie surtout. A l’école, on n’en parle pas trop, ça dépend des matières.» Il a été marqué par la question des emballages, le gaspillage du plastique. Un de ses camarades est plus sceptique : «Les choses dont on a parlé, je ne suis pas sûr que c’est réalisable, que le monde veut vraiment changer. Je crois que ça restera comme c’est là, avec quelques modifications.»
«En vrai, j’aimerais bien être ingénieur»
Au premier étage, à la bibliothèque de la halle aux sucres, les délégués de classe de cinquième et de quatrième du collège Guilleminot interviewent des étudiants de l’Institut Mines-Telecom du campus de Dunkerque. Sérieux comme des papes, ils posent des questions retorses. Quelle est votre définition de l’écologie ? L’élève ingénieur avance à pas comptés : «L’écologie, c’est la compréhension des interactions du vivant.» Pas sûr que son auditoire suive. Il enchaîne, mots au plus simple : «Pour avoir une symbiose, une harmonie, il est nécessaire que nous, êtres humains, nous fassions attention à nos façons d’agir.» Deuxième question : «Pour vous, c’est quoi un monde idéal ?» L’étudiant reprend son souffle : «Waouh ! Je ne sais pas comment répondre.» Il ne s’en tire pas si mal : «Que tout le monde ait un toit sur sa tête, mange à sa faim, que quand on tourne le robinet, on ait de l’eau, chaude en plus.» Conclusion des jeunes : «C’était sympa ! En vrai, j’aimerais bien être ingénieur.» Au rez-de-chaussée, Jean-François Montagne, lui, regrette que le groupe ayant cogité sur les loisirs soit déjà parti. Il lance, à la cantonade : «Je suis très preneur de l’explication du ski sur gazon.»
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