Depuis West Palm Beach, en Floride, dans la nuit du mercredi 6 novembre, tandis que Donald Trump prononce son discours de victoire, sa voix prend soudain le ton de l’évidence : « [Cette campagne] a constitué un réalignement historique. Nous avons réuni des citoyens de tous horizons autour d’un noyau commun de bon sens. Vous savez, nous sommes le parti du bon sens. »
Difficile de contredire le président élu sur tous ces points, aussi vagues soient-ils : c’est bien l’objectif de la stratégie rhétorique du « bon sens », largement employée par Donald Trump durant cette campagne électorale, ainsi que lors de son premier mandat (2016-2020).
Aussi le bon sens (ou « common sense », dans sa version anglaise) était-il sur toutes les lèvres à la National Conservatism Conference, qui s’est tenue les 16 et 17 avril à Bruxelles, et où se sont réunis des dirigeants et des intellectuels européens d’extrême droite. De l’eurodéputé croate Ladislav Ilcic à l’ancienne ministre de l’intérieur britannique Suella Braverman, chacun avait eu à cœur de présenter les politiques menées par les élites proeuropéennes progressistes comme allant contre le bon sens – comprendre, contre les valeurs traditionnelles, en particulier chrétiennes.
En France, le mouvement politique Sens commun (souvent synonyme de « bon sens »), créé à la suite de l’échec de la Manif pour tous à faire reculer le gouvernement sur le mariage entre personnes de même sexe, avait réussi à influencer la ligne de l’UMP en faveur des mêmes valeurs conservatrices lors de l’élection présidentielle de 2017.
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