:quality(70):focal(2460x2110:2470x2120)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/I3SKGWZBM5F25FBGZZ22FDYLXY.jpg)
Initiative
Les produits que Passage du Désir fabrique et fait fabriquer comporteront dorénavant un message de prévention. L’entreprise espère créer un «effet d’entraînement».
Le coup de com a du bon. L’entreprise Passage du Désir fait savoir qu’elle inscrira désormais un message de prévention au sujet du consentement sur les emballages de ses produits : «Tous les actes intimes doivent être basés sur le consentement mutuel. Assurez-vous de l’accord de votre partenaire pour tout rapport ou pratique particulière», lit-on désormais sur lesdites boîtes, a constaté le Parisien.
«Tous les emballages des produits que nous fabriquons ou que nous faisons fabriquer à partir d’aujourd’hui comportent cette mention», précise à Libération Patrick Pruvot, fondateur de l’enseigne aux vingt boutiques qui se veut être un «anti-sexshop». A terme, «plusieurs centaines» de produits seront concernés, assure-t-il, considérant que les autres fabricants pourraient lui emboîter le pas : «On espère que ça va avoir un effet d’entraînement.»
«Un petit geste»
L’initiative est née d’un échange avec l’association Sexe et Consentement, créée en 2019 pour éveiller les étudiants et personnels de l’enseignement supérieur à cette question. Aujourd’hui, «en plus de former et sensibiliser les jeunes et leurs encadrants partout en France, l’association porte un plaidoyer : rendre obligatoire des mentions légales relatives au consentement sur tous les produits et publicités de santé sexuelle et reproductive, lit-on dans un communiqué de presse sur son site Internet. Premier à répondre à l’appel de Sexe et Consentement, Passage du Désir prend les devants et affiche sur ses produits une mention co-construite avec l’association.»
«Je ne veux pas être prétentieux, c’est un petit geste, reconnaît Patrick Pruvot. Mais un petit geste qui va dans le bon sens, pour une prise conscience sur l’importance du consentement.» Au demeurant, l’apposition de ces deux phrases pourrait aussi aider les salariés de l’entreprise dans leur travail : «La question du consentement est souvent abordée par les clients, qui ne savent pas forcément si leur partenaire voudra essayer telle ou telle pratique, rapporte le patron. Cette mention-là va permettre à nos conseillers [vendeurs] de mettre les pieds dans le plat, en répondant que le meilleur moyen de savoir, c’est de poser la question à l’autre.»
Un débat juridique
Le sujet dépasse évidemment les sextoys, tant la question du consentement a récemment pris une tournure législative et juridique, alors que s’engage la dernière ligne droite du procès des viols de Mazan, et à la veille de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre.
Le ministre de la Justice Didier Migaud s’est récemment dit favorable à l’inscription, dans la définition pénale du viol, de la notion de consentement. A une tribune parue cette semaine dans l’Obs en faveur de cette modification est venue répondre une autre, parue ce week-end dans Libération, soulignant qu’une telle modification de la loi «détourne le regard et l’action politique de solutions plus efficaces» et comporte «de nombreux dangers».
Leave a Comment