Dans la coiffure, être ou ne pas être à son compte

Dans la coiffure, être ou ne pas être à son compte

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« Aujourd’hui, je ne peux pas dire que j’ai allégé mon temps de travail, mais je peux le planifier », confie Cécile Mollon-Deschamps. « Il m’a fallu presque cinq ans pour arriver à un bon équilibre de vie, ça n’a pas été facile. »

Lors de la pandémie de Covid-19, cette coiffeuse a décidé de revenir dans le salon où elle avait travaillé durant onze ans, mais avec un nouveau statut : celui de titulaire d’une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL).

Séduite par la promesse d’autonomie, elle s’est lancée pour mieux s’occuper de ses trois enfants. « Sur la fin, j’étais en temps partiel à 80 %. J’ai toujours voulu me mettre à mon compte, pour prendre le temps, éviter la productivité demandée par certaines chaînes », se justifie-t-elle.

Sonny Phong est, lui, devenu microentrepreneur après la pandémie. « Pour avoir la liberté de faire plusieurs choses en même temps : je fais du conseil en image, je crée une gamme de produits coiffants. Je coiffe en salon, à domicile, mais seulement quelques fois par semaine », décrit-il.

Ils sont de plus en plus nombreux dans la coiffure à devenir indépendants. Au dernier trimestre de l’année 2024, 115 000 microentrepreneurs étaient administrativement actifs dans la catégorie « coiffure et soins du corps », et 69 % d’entre eux déclaraient un chiffre d’affaires positif.

Du temps et des charges invisibles

Chez Massato, un salon de coiffure haut de gamme, une petite dizaine de salariés côtoient quatre indépendants. Ces derniers ont tous été salariés du salon par le passé.

« Je les ai formés, ils veulent plus de liberté, mais j’ai accepté, car ils ont mes techniques », confie Masato Ito, le dirigeant des lieux. « En tant que patron, je ne paie pas de charges sur eux, donc ça fait kif-kif. »

Il récupère de 20 % à 30 % du chiffre des indépendants sur leur clientèle personnelle, et de 40 % à 50 % s’il leur « prête » la clientèle du salon.

Le Monde

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