Au Mali, les mercenaires de Wagner «tuent sans distinction»

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Reportage

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Alors que les Russes alliés à Bamako dans la lutte contre le jihadisme multiplient les exactions contre la population, «Libération» a recueilli les témoignages d’une quinzaine de villageois qui ont trouvé refuge dans la Mauritanie voisine.

Fadila (1) a cheminé pendant quatre jours vers l’ouest. Ses yeux sont rougis par la fatigue et la poussière, ses paupières gonflées de sommeil. Elle est entrée deux jours plus tôt en Mauritanie, avec cinq de ses enfants et sa mère sur une charrette branlante. Le dernier-né pleure contre son sein. Elle n’a pas la force de replacer le voile taché qui glisse sur ses épaules. «La nuit, en brousse, je ne dormais pas, jamais, j’avais trop peur», dit-elle. Elle s’excuse sans sourire de ne pas pouvoir offrir le thé.

Fadila n’a pas d’âge puisqu’elle n’est «pas née à la maternité», qu’elle n’a pas de papiers d’identité, et que personne, autour d’elle, n’a compté les années qui passaient. Elle se donne entre 40 et 50 ans. La Touareg malienne, nomade, n’a pas non plus de village. «Nous venons de la zone de Farimaké [dans la région de Mopti, ndlr]», sait-elle. Là-bas, elle a laissé son mari, ses deux aînés, ses 50 chèvres. Elle n’a pas de nouvelles d’eux. «Quand Wagner arrive, les hommes s’éparpillent, raconte-t-elle. Certains ne sont jamais retrouvés.»

«Ils mettent le feu aux hautes herbes»

Les mercenaires russes de la compagnie de sécurité privée Wagner ont débarqué au Mali en décembre 2021. Quelques mois plus tard, le dernier soldat français

Libération

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