Un fils jugé pour avoir tenté de faire disparaître le corps d’une femme tuée par son père

Un fils jugé pour avoir tenté de faire disparaître le corps d’une femme tuée par son père

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Devant le tribunal, Simon Meridda a soigné son apparence. Rasé de près, le front large sous des cheveux bruns coupés court, il porte une chemise bleu clair, dont le col dépasse d’un pull marine. Mais ce lundi 25 novembre, au tribunal judiciaire de Pontoise (Val-d’Oise), le prévenu n’affiche pas le même souci du détail pour son verbe. Il enchaîne les réponses laconiques. À maintes reprises, il répète la même formule. Alors, la présidente du tribunal s’agace : « Au bout de cinq ans, si vous êtes juste venu nous dire “Parce que c’était mon père”, ça risque d’être un peu court. »

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Marie-Alice Dibon, femme sous emprise et victime de féminicide

La magistrate cherche à comprendre pourquoi, au printemps 2019, Simon Meridda a aidé son père, Luciano, à tenter de faire disparaître le corps d’une femme. Elle s’appelait Marie-Alice Dibon, avait 53 ans. Consultante en biotechnologies, elle vivait tantôt aux États-Unis, tantôt en France. Depuis une quinzaine d’années, elle formait un couple avec Luciano Meridda, un chauffeur de taxi. Après plusieurs vaines tentatives, elle était cette fois-ci décidée à le quitter.

Mais le 19 avril 2019, Luciano a appelé Simon. Au téléphone, il lui a confié avoir fait une « connerie ». Il a demandé à son fils de venir le rejoindre dans son appartement de Puteaux (Hauts-de-Seine). Là-bas, Simon Meridda assure avoir découvert le corps inerte de Marie-Alice Dibon. D’après le fils, son père lui a alors assuré l’avoir tuée en l’étouffant, après lui avoir administré une forte dose de tranquillisant.

« C’était une relation perverse »

S’il s’est tu des jours durant, Simon Meridda n’a pas été poursuivi pour non-dénonciation de crime. La loi prévoit une immunité familiale en la matière. Mais le fils, âgé de 35 ans, est jugé pour tout ce qui a suivi – en langage juridique, pour « recel de cadavre ». Pourquoi a-t-il accepté, le 19 avril 2019, d’aider son père à placer le corps dans une malle ? Pourquoi, le lendemain, est-il revenu à l’appartement paternel, aider à descendre au parking un grand sac de voyage dans lequel avait été transvasé le corps, avant de le mettre dans le coffre de sa Jaguar ? Pourquoi s’est-il exécuté quand son père lui a demandé d’acheter des pelles dans un magasin de bricolage ? L’idée initiale était d’enterrer le sac dans une forêt, mais la voiture s’est embourbée. Pourquoi, ensuite, a-t-il accepté de jeter le sac dans l’Oise ? À toutes ces questions, Simon Meridda a d’abord répondu : « Parce que c’était mon père… »

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Le Monde

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