Un prince, Laurent de Saxe-Cobourg, est en conflit avec l’État belge alors que son frère, le roi Philippe, en est le chef. L’affaire que devront trancher les magistrats du tribunal du travail de Bruxelles est inédite. À 61 ans, le prince dénonce le fait qu’on lui refuse une couverture sociale, à lui-même ainsi qu’à sa famille.
« Je voulais travailler, j’en ai été empêché », déclarait en 2023 le fils cadet de l’ex-roi Albert II (1993-2013), en visant à l’époque le directeur de cabinet de celui-ci. Aujourd’hui, affirme Me Olivier Rijckaert, Laurent exerce toutefois une activité indépendante en se soumettant à toutes les obligations qu’exige son statut royal.
En échange de ce qu’il considère comme une profession comme une autre, Laurent, désormais quatorzième seulement dans l’ordre de succession au trône, perçoit une « dotation » annuelle de 388 000 euros. Cet argent public consiste en une sorte de salaire soumis à l’impôt – 110 000 euros brut –, le reste couvrant des « frais de fonctionnement et de personnel » à justifier.
« Un petit entrepreneur »
Puisqu’il paie des impôts et se considère comme « un petit entrepreneur » au service de sa famille, le prince réclame les droits sociaux garantis à ses concitoyens. Les avocats de l’État belge soutiennent de leur côté que le montant de sa dotation devrait lui permettre de souscrire une assurance privée tandis que Me Rijckaert défend le droit de son client à s’inscrire auprès d’une caisse d’assurance sociale, comme peuvent le faire tous les travailleurs indépendants.
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