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Après #MeToo
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Comment aborder le sujet pour les jeunes lecteurs ? Faut-il être réaliste ou laisser entrevoir qu’un autre monde est possible ? Un équilibre subtil pour changer les mentalités, au-delà des tribunaux.
Cet article est tiré du Libé spécial auteur·es jeunesse. Pour la sixième année, Libération se met aux couleurs et textes de la jeunesse pour le Salon du livre de Montreuil qui ouvre ses portes le 27 novembre. Retrouvez tous les articles ici.
Lorsque le procès Mazan s’est ouvert en septembre, j’ai eu la sensation d’un moment historique – de ceux qui ont un avant et un après. Les accusés avaient 22, 35, 55, 67 ans. Ils étaient jardinier, infirmier, ingénieur, pompier. Le stéréotype trompeur du violeur marginal en prenait enfin un coup. Car on le sait déjà depuis longtemps concernant l’inceste : ça arrive dans tous les milieux. Et les viols de Mazan sont, comme pour l’inceste, des viols d’opportunité. Planification minimale, aucune prédation nécessaire, puisque la victime est là, à disposition. D’ailleurs, l’inceste plane aussi sur le procès Mazan. Des photos de sa fille, dénudée et endormie, ont été retrouvées dans l’ordinateur du principal accusé.
Alors oui, le procès Mazan est un événement médiatique et sociétal, mais il constitue une exception. La justice a rarement autant de preuves et d’aveux à sa disposition, ce qui fait qu’on est très loin de vivre dans une société où les agressions sexuelles mèneraient systématiquement à un procès et les
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