
Le sort de l’Ukraine se joue en ce moment, et avec lui l’avenir de l’Europe. Après des années de guerre, alors que les combats pourraient cesser, le moment est critique pour les Ukrainiens et les Européens, qui attendent des décisions américaines de plus en plus confuses.
En autorisant l’utilisation de missiles de longue portée contre la Russie, l’administration Biden tente de se dégager de toute responsabilité future. Donald Trump, lui, souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible.
Pour les Russes, la victoire est déjà acquise. Malgré le prix exorbitant et les pertes humaines, ils ont remporté la bataille de volonté qui définit toute guerre. Ils en sortent vainqueurs, tandis que l’Occident s’affaiblit.
Il était dangereux de donner à ce conflit une portée mondiale, d’en faire une “croisade des démocraties”, alors que nous devions limiter notre soutien à l’Ukraine pour éviter d’être entraînés dans la guerre. Il est indécent et dérisoire de se consoler aujourd’hui en constatant que la Russie a dû réduire ses ambitions et que ses gains territoriaux sont limités.
Il s’agit pourtant de l’annexion définitive de la Crimée et de la conquête d’environ 20 % du territoire ukrainien. De plus, les combats ne sont pas terminés. Les Russes, malgré l’hiver, tentent de renforcer leur position pour négocier en position de force.
Donald Trump souhaite accélérer la résolution du conflit dès son arrivée au pouvoir. Ses équipes préparent déjà des propositions d’accord avec Moscou. Un traité de paix reconnaissant les annexions territoriales est exclu, car il reviendrait à accepter la loi du plus fort et à bafouer la souveraineté de l’Ukraine.
Cesser de louvoyer
L’arrêt ordonné des hostilités déboucherait sur un simple gel du conflit. Il impliquerait la cessation progressive des combats, l’établissement d’une ligne de démarcation, la démilitarisation de zones, le déploiement d’une force d’observation, l’échange de prisonniers et le retour des personnes déportées ou retenues en Russie.
Vladimir Poutine a un plan plus ambitieux. Il veut obtenir la sécession des régions occupées, la “finlandisation” de l’Ukraine et la chute du gouvernement Zelensky. Il entend ainsi renforcer l’emprise de la Russie sur la Géorgie, la Biélorussie et la Moldavie. Il continuera son travail de sape en Europe. Le gel du conflit ukrainien ne signifierait pas la fin des intimidations et des ingérences russes contre nos démocraties.
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