Accord UE-Mercosur : la France rallie la Pologne pour tenter de constituer une minorité de blocage

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Une course contre la montre s’engage entre la Commission européenne, sous pression de Berlin, qui espère signer un traité de libre-échange avec le Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay et Uruguay) d’ici la fin de l’année, et la France, qui s’organise pour résister.

Les équipes de la Commission étaient au Brésil pour poursuivre les discussions avec leurs interlocuteurs sud-américains, espérant conclure l’affaire au sommet du Mercosur à Montevideo du 6 au 8 décembre.

Paris a fait une démonstration de force à l’Assemblée nationale, les députés votant massivement contre ce traité commercial négocié par la Commission au nom des Vingt-Sept depuis plus de vingt-cinq ans. Le message à Bruxelles est clair : si l’UE signe avec le Mercosur, elle risque d’alimenter les populismes en France et de donner des arguments à Marine Le Pen.

Emmanuel Macron martèle que le texte est “inacceptable en l’état” et qu’il doit intégrer le respect de l’accord de Paris sur le climat, des interdictions de déforestation et des clauses miroirs. “Ce type d’accord nourrit le vote eurosceptique partout, pas qu’en France”, ajoute Benjamin Haddad, ministre délégué aux affaires européennes.

“Les lignes bougent en Europe”

Jusqu’ici, cet argument n’a pas suffi à infléchir Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission. Les négociations sur l’accord avec le Mercosur sont “dans la dernière ligne droite”, même si “le diable est dans les détails”, disait-elle encore le 17 novembre.

Habituellement, les accords de libre-échange doivent être adoptés à l’unanimité par les Vingt-Sept avant d’être ratifiés par tous les Parlements nationaux de l’Union. Mais aucun traité commercial n’a plus la moindre chance de réussir dans une Europe où le libre-échange a de moins en moins la cote. La Commission privilégie donc une autre base juridique qui lui permettrait de faire valider un éventuel accord Mercosur par une majorité qualifiée des États membres et un vote au Parlement européen.

Le Monde

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