Pourquoi la SNCF a décidé de fermer la ligne TGV Paris-Lyon pour travaux, en plein week-end du 11 novembre ?

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La compagnie ferroviaire a choisi de fermer du 9 au 12 novembre, pour travaux, l’axe le plus fréquenté d’Europe entre Paris et Lyon. Elle assure que cette décision aura peu d’impact sur les voyageurs.

«C’est incompréhensible». Laura a beau retourner le problème dans tous les sens, elle n’arrive pas à comprendre pourquoi la SNCF entreprend des travaux d’ampleur de la ligne TGV Paris-Lyon le week-end du 11 novembre. C’est précisément à ces dates-là, profitant du jour férié, la jeune femme de 25 ans espérait rejoindre sa famille à Nice pour fêter les 50 ans de sa mère, née le 10. Si elle a pu réserver un billet le vendredi soir – «qui a coûté quand même 100 euros avec la carte jeune» – elle s’est retrouvée sans solution pour rentrer à Paris le lundi et a dû se résoudre, à contrecœur, à prendre un avion. «Pourquoi fermer une voie aussi importante un week-end férié ? Pourquoi pas le week-end d’après ?», s’interroge-t-elle, à l’instar de nombreux autres voyageurs.

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Cette interruption complète de la circulation ferroviaire a été «planifiée des années à l’avance», répond le groupe SNCF Réseaux, contacté par Libération. Pour équiper la liaison d’un nouveau système de signalisation, des travaux sont en cours depuis cinq ans, de nuit. Pour finaliser le remplacement complet du dispositif, la société assure avoir besoin de «quatre jours d’interruption» de la ligne TGV. Contre toute attente, ce «long week-end du 11 novembre» représente selon la SNCF Réseaux «le créneau avec le moins d’impact pour les voyageurs» car la compagnie dit avoir constaté des «baisses de fréquentations» lors des longs week-ends comprenant un jour férié. Sans pour autant pouvoir étayer cette affirmation par des données chiffrées auprès de Libération. Pour la SNCF, ces quelques jours de travaux s’apparentent donc à «une opération quasiment transparente pour les voyageurs».

Le groupe SNCF Réseaux assure avoir fait néanmoins tout son possible pour limiter les répercussions sur les voyageurs. Les trains n’ont jamais été mis à la vente et un bandeau d’information figurait sur l’application et le site de la SNCF depuis le début de l’année. Les lignes de TER classiques, qui sont, elles, maintenues, font office de plan B pour les usagers – encore faut-il préciser que les temps de trajet seront multipliés par deux. Depuis la capitale, il faudra compter 4 h 30 pour aller à Lyon au lieu de deux heures, 7 h 30 pour Marseille contre trois heures. Les trains n’iront d’ailleurs pas plus loin que Toulon et Montpellier Saint-Roch, et ne desserviront donc ni Nice ni Perpignan. Les liaisons extra-régionales ne seront pas non plus assurées : aucun Nantes-Lyon, Lyon-Rennes, Le Havre-Marseille ou encore Lille-Marseille ne roulera pendant ces quatre jours.

La SNCF plaide de son côté avoir préservé les départs, le vendredi 8 novembre, en ne démarrant les travaux que le lendemain. Mais semble avoir oublié les retours, puisque la fin de toute cette agitation n’est prévue que mercredi 13 novembre au matin. «On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, justifie la compagnie ferroviaire. Il y a un vrai bénéfice derrière tout ça. Dès 2030, on aura 16 TGV par heure et par sens contre seulement 13 aujourd’hui. C’est ça, vouloir plus de trains et développer le ferroviaire».

«Le moins d’impact»

Ces arguments passent mal du côté de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut). «Dire qu’il n’y a aucun impact sur les clients, c’est faux. Du point de vue des usagers, les longs week-ends représentent des pics de fréquentation le vendredi soir et le samedi matin, ainsi que le lundi soir, pour le retour au travail le mardi», déplore Gérald Petitgand, président de la branche Auvergne-Rhône-Alpes de la Fédération. «Mais leur choix pénalise aussi les gens qui vont au travail, puisque les travaux durent jusqu’au mardi soir !», observe Laura, qui a dû poser un jour de congé le mardi.

«Je ne pouvais rentrer en train de Nice qu’en choisissant un trajet de 11 heures avec plusieurs correspondances et en payant 105 euros, un tarif plus élevé que d’habitude», calcule la jeune femme. «Le coût nous alerte, parce qu’on ne devrait pas payer les mêmes prix qu’un TGV, pour deux fois plus de temps de trajet», renchérit Gérald Petitgand qui s’alarme «d’une expérience client dégradée».

Info Libé

«Ces travaux sont indispensables», admet volontiers le défenseur des usagers. «Je comprends le choix de les réaliser en mode ‘’big-bang‘‘ plutôt que de les étaler sur plusieurs nuits pendant des mois. Le problème, c’est le choix de la date et manque de communication global», regrette Gérald Petitgand. Ce n’est pas la première fois que la société ferroviaire fait le choix de paralyser le réseau à l’occasion d’un long week-end. En mars dernier, il était impossible de rejoindre Toulouse depuis Paris lors du week-end de Pâques. La ligne Bordeaux-Toulouse était fermée pour des travaux d’aménagements ferroviaires et des renouvellements d’aiguillages. La SNCF se voulait également arrangeante en effectuant ces travaux «dans le creux du week-end», et non en pleine semaine. Quitte à sacrifier quelques moments de retrouvailles.

Libération

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