La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum souhaite convaincre Donald Trump en lui fournissant des « données simples » sur les conséquences qu’aurait l’imposition de droits de douane sur les importations mexicaines – et canadiennes – le premier jour de son mandat.
- « Savez-vous que les principaux exportateurs du Mexique vers les États-Unis sont General Motors, Stellantis et Ford Motors Company, qui sont arrivés au Mexique il y a quatre-vingts ans ? »
- L’économiste mexicain Mario Campa a rappelé « qu’imposer des taxes douanières au Mexique va durement toucher l’industrie de Detroit [Michigan], déjà en grande difficulté face à la menace chinoise ».
Le secteur automobile mexicain, qui représente 20 millions d’emplois directs et indirects, est également exposé. Il a connu une croissance annuelle de près de 9 % ces cinq dernières années, en grande partie grâce aux investissements américains.
Des files de camions
Le long de la frontière de 3 000 kilomètres, les villes alternent entre zones industrielles et files de camions qui patientent aux points de passage. Ces clusters – l’automobile à Ciudad Juarez (Chihuahua), l’électronique pour Tijuana (Basse-Californie) – ont été mis en place au sein du système des maquiladoras.
Ces usines d’assemblage, implantées au Mexique depuis 1965 et qui bénéficient d’exemptions fiscales et douanières, travaillent pour 1 200 multinationales et produisent 60 % des exportations du Mexique vers les États-Unis, selon les données de l’Association nationale des maquiladoras (INDEX). La moitié de ces exportations concerne les secteurs de l’automobile, des poids lourds et des semi-conducteurs.
Parallèlement, le Mexique a bénéficié du phénomène du nearshoring, cette stratégie d’externalisation dans les pays proches géographiquement. Grâce à une main-d’œuvre désormais qualifiée et à un coût inférieur à celui de la Chine, le Mexique a édifié un écosystème industriel pour l’aéronautique, l’électronique et les nouvelles technologies.
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