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Le tribunal correctionnel de Versailles a condamné ce mercredi 27 novembre deux pompiers respectivement à quatre ans et 15 mois de prison avec sursis pour atteintes sexuelles sur Julie, qui était âgée de 14 ans au moment des faits.
Deux pompiers poursuivis, âgés de 35 ans chacun, ont été condamnés ce mercredi 27 novembre à respectivement quatre ans et quinze mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Versailles pour des faits d’atteintes sexuelles sur mineure. Un troisième pompier a été relaxé.
Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du ministère public, qui avait demandé à ce que les deux hommes, Pierre C. et Julien C., soient condamnés à respectivement trois ans et douze mois de prison avec sursis. Les deux hommes ont également été inscrits au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Seul celui condamné à la plus lourde peine, Pierre C., était présent lors du délibéré.
Face à lui, la mère de la victime est venue seule. Au sortir de la salle d’audience, émue aux larmes, elle a confié être «effondrée». «Après 15 ans de combat, qu’est-ce que je dis à ma fille ?» s’interroge-t-elle. «C’est une gifle qu’elle prend, l’un des deux condamnés n’était même pas là pour accueillir sa peine et ils sortent libres du tribunal».
L’audience s’est déroulée mardi 15 et mercredi 16 octobre, à huis clos, à la demande de la famille de Julie. Désormais âgée de 29 ans, la jeune femme était accompagnée de sa mère, son père et son frère. «Compte tenu de la grande publicité [autour de l’affaire], il convient de garder l’identité de Julie secrète, ainsi que son visage», avait plaidé Me Mehdy Kadri en tout début d’audience.
La défense des pompiers ne s’est jamais opposée à cette demande, tout en disant «regretter que, depuis quinze ans, ce procès ait lieu dans la presse à cause de la partie civile qui, au dernier moment, veut désormais exclure la presse de cette salle d’audience».
Une requalification polémique
Si la décision était tant attendue par Julie et sa mère, Corinne Leriche, elle n’est pour autant pas une fin en soi. En effet, sur les 20 pompiers que Julie accusait de viols, seuls trois avaient été mis en examen pour «atteintes sexuelles».
En 2009, ces militaires étaient intervenus des dizaines de fois au domicile de Julie, dans le sud de Paris, entre ses 13 ans et ses 15 ans, pour des crises de spasmophilie et de tétanie. A l’époque, selon sa mère, l’adolescente, qui avait fait plusieurs tentatives de suicide, suivait un lourd traitement médical pour soigner notamment une dépression. Au mois d’août 2010, elle portait plainte, accusant un pompier de l’avoir violée à plusieurs reprises, dont une fois en présence de deux collègues.
Les faits avaient été requalifiés en juillet 2019 en atteintes sexuelles, sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de moins de 15 ans par plusieurs personnes. Les trois hommes ne risquaient donc plus vingt mais sept années d’emprisonnement. Cette requalification, confirmée en appel puis en Cassation, avait suscité l’indignation des associations féministes et de la famille.
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