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Le portrait
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Déterminée, bosseuse et joviale, la designer bretonne, nom confirmé de la création contemporaine, signe la «marée» d’assises destinée à meubler la cathédrale parisienne rouverte prochainement au public.
On a pléthore d’épithètes en tête à son égard : Ionna Vautrin, grandes lunettes rondes à écaille et Dr. Martens noires aux pieds, est à première vue une quadra discrète, modeste, prudente, réfléchie ou mesurée. La «solitaire», qui vit proche de sa Bretagne natale avec pour compagnon son chat noir Orso, semble tout aussi généreuse, joviale, déterminée, rigoureuse, sérieuse, exigeante ou cohérente. «Je suis le repoussoir de Trump», s’amuse la designer, «de gauche», qui ponctue ses phrases par des éclats de rire. Une grosse heure à ses côtés, sous les voûtes immaculées de la nef du collège des Bernardins (Ve arrondissement) un matin gris d’automne, ne laisse en tout cas affleurer aucune rugosité. La créatrice indépendante, 45 ans, est en d’autres mots le reflet au carré de ses objets sculpturaux, sensibles, arrondis, colorés, ludiques et un poil espiègles. Et surtout ancrés, disons à leur juste place, dans un monde matériel en expansion qui souvent nous dépasse.
«Ils sont vraiment à son image, sans angle, ni froideur», corrobore la directrice du musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux (Madd), Constance Rubini. «Elle a un système de valeurs qui fait la force de son univers formel assez doux», souligne, plein de respect confraternel, le designer Erwan Bouroullec, son ex-patron. Il en va ainsi de ses toutes dernières pièces, à savoir les mille cinq cents nouvelles chaises de Notre-Dame de Paris, tout juste livrées pour la
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