Ce que l’on sait des programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle de la maternelle au lycée – Libération

Ce que l’on sait des programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle de la maternelle au lycée – Libération

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Pas encore présenté et déjà cible de violentes attaques, le projet de programmes à l’éducation sexuelle doit être rendu public courant décembre. «Libération» résume ce projet de programmes, niveau par niveau.

Promis initialement en 2023 par l’ex-ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye pour la rentrée 2024, ce projet, qui fait l’objet d’une offensive des milieux conservateurs, doit être présenté courant décembre aux organisations syndicales. Le texte, dont la version actuelle n’est pas encore définitive, fait l’objet de concertations depuis le printemps. Connaissance du corps, repérage des situations de harcèlement, santé sexuelle… : ce que l’on sait du projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, qui doit être présenté en décembre, selon le texte non définitif consulté par l’AFP.

En maternelle : corps, émotions, intimité

A l’école maternelle et élémentaire, le programme est centré sur la vie affective et relationnelle. En maternelle, il prévoit la prise en considération du corps, des sentiments, émotions, du respect de l’intimité et de l’égalité entre filles et garçons.

Avant quatre ans, il s’agit de connaître son corps (nommer ses différentes parties), d’avoir conscience de l’intimité, d’apprendre à accepter et refuser (à travers des situations comme «est-ce que je peux m’asseoir à côté de toi ?»), ou d’être sensibilisé à l’égalité entre filles et garçons (comprendre par exemple qu’une activité ou un métier peuvent être choisis par tous).

A partir de quatre ans, le programme inclut le fait d’identifier des adultes de confiance et d’apprendre à faire appel à eux, de distinguer ce que l’on peut garder pour soi (comme un secret) d’une situation de danger, ou encore de découvrir les différentes structures familiales (familles hétéroparentales, monoparentales, homoparentales, parents séparés…), selon ce projet de texte.

En élémentaire : changements du corps, violences, stéréotypes et numérique

Du CP au CM2, les élèves se voient notamment présenter des connaissances scientifiques plus précises sur leur corps (avec un vocabulaire adapté à leur âge) et leurs émotions. A partir du CM1, ils apprennent aussi à connaître les principaux changements du corps à la puberté, à repérer les situations de harcèlement ou à comprendre les stéréotypes pour lutter contre les discriminations (par exemple lire des textes pour identifier les inégalités femmes /hommes dans l’histoire).

En CM2, les enfants apprennent aussi à repérer et se protéger des violences sexistes et sexuelles, ou à connaître leurs droits pour un usage sécurisé du numérique (dangers d’internet et des réseaux sociaux, interdiction des réseaux aux moins de 13 ans…).

Au collège : adolescence et appréhension de la sexualité

A partir du collège, le programme aborde aussi la sexualité. Il s’agit d’aider les élèves à «s’approprier» les changements dont ils font l’expérience et «appréhender progressivement» la notion de sexualité «dans l’ensemble de ses implications», selon le projet de texte. La coanimation des séances est privilégiée, soit entre professeurs, soit entre enseignants et autres intervenants (médicaux notamment).

Il s’agit d’appréhender les changements du corps et le respect des autres en 6e, l’orientation sexuelle et le fait de développer librement sa personnalité notamment en 5e. En 4e, la sexualité est abordée comme une «réalité complexe» (mêlant amour, reproduction, plaisir, faisant l’objet d’une série de représentations…) et en termes de santé (dont la prévention des risques). Les «incidences des réseaux sociaux sur les relations» sont aussi évoquées.

En 3e, les élèves doivent être amenés à «interroger les liens entre bonheur, émotion et sexualité», «savoir caractériser les situations problématiques» (risques, mécanismes d’emprise…), les violences sexuelles ou les discriminations.

Au lycée : connaissances plus complètes et questionnement

Au lycée, où la coanimation des séances est aussi privilégiée, «la dimension réflexive et critique est approfondie» et le programme invite «au développement de connaissances plus précises ou plus complètes».

La classe de seconde doit «explorer les tensions entre l’intime et le social» (dont la protection à l’ère des réseaux sociaux), celle de première «les conduites, tentations, plaisirs et risques» (à travers par exemple l’étude d’œuvres).

La terminale «rassemble les acquis permettant à l’élève d’appréhender la sexualité en jeune adulte responsable», selon le projet de programme. Il s’agit, entre autres, de «connaître les sources fiables» pour accéder «à un soutien en matière de santé sexuelle».

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