Devant la librairie Dussmann de Friedrichstrasse, à Berlin, une longue file d’attente serpente dans le froid. Les gens attendent depuis des heures pour obtenir un exemplaire signé des mémoires d’Angela Merkel, parues le 26 novembre.
“Merkel, c’est une part de mon enfance”, déclare Nicolas, 23 ans, étudiant en sciences politiques. “Les gens de ma génération ne l’aiment pas, ils disent qu’elle n’a rien fait pour le climat, rien pour les infrastructures, aucune réforme, qu’elle n’avait aucune vision. C’est vrai. Mais il y avait un sentiment de stabilité quand elle dirigeait le pays. Même si ce n’est qu’un sentiment, et pas la vérité.”
Plus loin, un touriste pose pour une photo avec son exemplaire dédicacé. “Merkel, c’est bien plus que de la politique, c’est un phénomène culturel !” s’amuse Marc, un autre étudiant. “Je suis très critique, personne ne la regrette, mais je suis juste venu observer le personnage.”
Les admirateurs de Merkel sont empreints d’une certaine nostalgie, associant ses années au pouvoir à une certaine prospérité, alors que l’Allemagne va mal. “Sa façon de diriger manque vraiment”, soupire une jeune femme.
La sortie des mémoires de Merkel a été organisée comme une tournée de rockstar, avec des événements à guichets fermés : lectures publiques, séances de dédicaces et émissions de télévision.
“Même avec le recul, pas d’erreur !”
L’éditeur a cultivé le secret : aucun chiffre sur les tirages ni sur les droits d’auteur n’a été rendu public.
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